Rente politique, enrichissement illégal, soupçons d’utilisation des deniers publics dans la campagne électorale,... La nouvelle maire de Rabat, Asmaa Rhlalou, du RNI, n’en finit pas de découvrir la poussière sous le tapis laissé par son prédécesseur du PJD. Lors de sa première réunion avec les composantes de la société civile, elle a pu être informée de plusieurs irrégularités dans la gestion de la commune et ses rapports avec le milieu associatif, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 30 septembre.
Le quotidien parle de plusieurs dossiers dévoilés devant la nouvelle présidente du conseil de la ville qui font état de dilapidation de deniers publics, notamment via la subvention d’associations fantômes. Dans ces dossiers, il est fait état de rente politique par les subventions accordées à certaines associations proches du PJD, d'enrichissement illégal de leurs responsables et même d’utilisation des ressources de la commune pour mener la campagne électorale du même parti.
Citant le coordinateur de la branche de "la protection des biens publics" dans une ONG nationale des droits de l’Homme, le quotidien confirme l’existence de nombreux dossiers accablants qui concernent des associations qui ont reçu, des années durant, d’importants montants à titre de subventions de la commune. Et ce malgré le fait que ces associations ne disposent même pas de compte bancaire. D’autres associations ont été créées de toute pièce dans le seul but de servir de moyen pour leurs responsables de bénéficier d’une rente politique. Cela sans parler de l’argent versé par le conseil de la ville à des associations qui, le moment venu, animent la campagne électorale du parti islamiste.
Selon le même responsable associatif cité par Assabah, plusieurs associations qui perçoivent des subventions publiques versées par la commune n’ont jamais tenu leur assemblée générale, ne disposent ni de local ni de comptabilité. Pourtant, non seulement elles reçoivent des subventions de la commune, et il s'agit de montants importants, mais elles se servent toujours en priorité. Le quotidien avance que derrière ces associations se trouveraient, le plus souvent, des élus de la commune qui leur faciliteraient l’accès aux aides publiques. Dans tous les cas, elles sont protégées par une majorité politique au sein de la commune.
Aussi, estime le quotidien, les nouvelles instances dirigeantes de la commune sont non seulement invitées à en finir avec ce genre de pratiques, mais elles doivent également exiger des comptes des associations qui ont déjà bénéficié des subventions de la commune. Tous les moyens, poursuit le quotidien citant le même responsable associatif, doivent être déployés pour que quiconque ayant été soupçonné de dilapidation de biens publics soit tenu de rendre des comptes.