Subventions: comment le gouvernement a échappé au piège des islamistes

Secrétaire général du parti de l'Istiqlal, Nizar Baraka est le ministre de l'Equipement et de l'Eau dans le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch.  . MAP

Revue de presseKiosque360. Si le gouvernement actuel avait suivi le plan de liquidation de la Caisse de compensation, tel que programmé pour 2022 par l’équipe de Saad-Eddine El Othmani, une explosion sociale aurait été inévitable. Dixit le SG de l’Istiqlal, Nizar Baraka, selon des propos rapportés par Assabah dont est tirée cette revue de presse.

Le 29/03/2022 à 22h13

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch a évité le piège tendu par les islamistes, et qu’ils ont concocté durant les dix années qu’ils ont passées à la tête du gouvernement, particulièrement au niveau de la gestion de la Caisse de compensation qu’ils comptaient commencer à liquider dès 2022. Selon le quotidien Assabah du mercredi 30 mars, rapportant des propos du ministre de l’Equipement et de l’eau, et secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, le gouvernement actuel a évité au pays une explosion sociale, en refusant la libéralisation de nombreux secteurs, et en y davantage même.

Pour le chef du parti fondé par Allal El Fassi, «le gouvernement a tout mis en œuvre pour préserver le pouvoir d’achat des Marocains à travers la loi de finances 2022, qu’il a profondément modifiée pour se démarquer du précédent projet de loi de finances tel qu’hérité de l’équipe de Saad-Eddine El Othmani, et qui prévoyait la liquidation de la Caisse de compensation par étapes en vue de financer la protection sanitaire et sociale».

Baraka, qui s’exprimait lors d’une récente rencontre pédagogique organisée par la Jeunesse scolaire à Rabat, a précisé que l’ex-gouvernement El Othmani prévoyait comme première étape pour la suppression de la Caisse de compensation, la réduction, en 2022, de 50% de la subvention du gaz butane, et la levée totale des subventions de la farine et du sucre. C’est ce qu’a refusé le gouvernement actuel, qui a même relevé l’enveloppe consacrée à la Caisse de compensation en la faisant passer à 17 milliards de dirhams en vue de faire face à la flambée des prix.

Si le gouvernement actuel avait suivi le programme de son prédécesseur, la bonbonne de gaz butane serait passée de 40, son prix valeur aujourd’hui, à 135 DH, voire plus. Et sans les 1,5 MMDH de plus mobilisés par le gouvernement pour subventionner le renchérissement de la farine, le prix du pain se serait envolé. De même, la hausse des prix du carburant ayant impacté le transport urbain, routier et de marchandises, le gouvernement a consenti d’énormes sacrifices au profit des professionnels du transport pour sauvegarder le pouvoir d’achat des Marocains.

Nizar Baraka n’a pas été tendre non plus avec le premier gouvernement dirigé par Abdelilah Benkirane, responsable, selon lui, de la libéralisation des prix du carburant dans la précipitation, c’est-à-dire sans veiller à prendre les mesures d’accompagnement qui s’imposent. Résultat des courses: renchérissement, par ricochet, de la facture énergétique de l’Office national de l’eau et de l’électricité, imposant au gouvernement actuel de mobiliser 14,5 autres milliards de dirhams pour que cette facture ne soit pas répercutée sur les usagers de l’eau et de l’électricité.

En tout, conclut Nizar Baraka, le gouvernement a jusqu’ici injecté quelque 37 milliards de dirhams de plus pour soutenir les produits de consommation de base, en attendant de comptabiliser les chèques des transporteurs et de l’achat des céréales.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 29/03/2022 à 22h13