Le gouvernement adhère peu à l’initiative royale visant à améliorer la situation des migrants au Maroc. C’est la conclusion que vient de faire le Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM) lors de la rencontre régionale autour des droits de base des personnes en situation précaire, victimes de discrimination, qui s’est tenue en fin de semaine dernière.
Selon le GADEM, la discrimination raciale s’est banalisée dans bon nombre de ministères avec en tête la Santé, l’Enseignement, l’Emploi, la Justice. «Stéphane Giuliani, représentant du GADEM, n’a pas hésité à formuler plusieurs critiques à l’égard du travail que produit le gouvernement dans ce sens. A commencer par la manière avec laquelle les autorités agissent lorsque des migrants d’origine subsaharienne sont refoulés depuis Tanger après leur expulsion arbitraire des appartements qu’ils occupent. La procédure suivie reste opaque et difficile à comprendre», rapporte le quotidien “Assabah” dans sa livraison du mercredi.
Giuliani a souligné la situation particulièrement critique des enfants subsahariens nés sur le sol marocain. Ces derniers rencontrent souvent des difficultés à s’enregistrer dans le livret de famille et se voient aussi refuser l’accès aux hôpitaux.
Dans son rapport intitulé «Dix ans de violences aux frontières sud de l'Union européenne», le GADEM a appelé les autorités à punir les responsables de ces violences, qui peuvent parfois ôter la vie. «Une allusion claire aux postes-frontières de Sebta et Mélilia, souvent le théâtre de plusieurs violations du droit international, y compris la convention de Genève», souligne “Assabah”.
Dans un communiqué conjoint, les associations membres du GADEM rappellent qu’il est important d’exécuter les jugements de reconduite aux frontières. De même, qu’il est primordial de respecter les jugements qui annulent l’expulsion de migrants, spécialement ceux qui demandent l’asile. Il est également important, selon le groupement, de ne plus procéder à l’arrestation des migrants titulaires de cartes de séjour valides, ou de n’importe quels autres documents prouvant que les personnes concernées résident de manière légale au Maroc. Par ailleurs, si reconduite aux frontières il y a, souligne le GADEM, la destination devra être choisie et supervisée par la justice, en garantissant toutes les conditions d’un procès et un jugement équitable.