Jeudi 10 décembre 2020. Alors que la presse mondiale fait ses grands titres sur l’immense percée diplomatique du Maroc dans le conflit du Sahara, avec la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Royaume sur le Sahara atlantique et l’annonce de l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla, un média espagnol se distingue par un hors-sujet. Ce site d’information, dont le nom est éponyme de son audience confidentielle, met en ligne à 21h48 un article à contre-courant de l’actualité du jour. Cet article s’intéresse au report au mois de février du sommet qui était prévu le 17 décembre à Rabat entre le Maroc et l’Espagne.
Le communiqué conjoint des gouvernements marocain et espagnol explique l’ajournement du sommet par «la situation épidémiologique actuelle qui empêche la tenue à la date prévue de la réunion de haut niveau avec les garanties de sécurité sanitaire jugées appropriées par les deux délégations». Cette explication ne convainc guère les commanditaires de cet article qui affirment que c’est «la santé délicate» du Roi Mohammed VI qui a conduit au report du sommet. Sur quelles sources reposent leurs allégations? Tantôt ils citent «des sources diplomatiques à Rabat», tantôt «des sources européennes liées au Palais royal». En somme, des sources bidon, inexistantes et dont le caractère, à la fois très large et n’impliquant aucune proximité avec le chef de l’Etat ou son entourage, suffit à lui seul pour discréditer la teneur de «l’information».
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Pourtant de façon éhontée, et sans l’ombre d’un semblant de source crédible, le signataire de l’article invente un bulletin de santé au Souverain, diagnostique une maladie pulmonaire obstructive chronique et ne prend même pas les précautions d’usage en jouant aux apprentis charlatans. Car qu’est-ce qui pourrait justifier de parler de la santé du Souverain le jour où il a donné une impulsion décisive –un tournant historique– au conflit du Sahara? Y a-t-il une vacance du pouvoir au Maroc? Le Roi Mohammed VI n’est-il pas aux premières lignes concernant la crise sanitaire due au Covid-19 et le dossier du Sahara?
Le jour où cet article a été publié, le Roi n’a-t-il pas eu un entretien téléphonique avec le président Donald Trump pour entériner la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara? Deux jours plus tôt, le Roi n’a-t-il pas décrété la gratuité du vaccin anti-Covid 19 pour tous les Marocains? Un mois auparavant, le Roi n’a-t-il pas revêtu sa tenue de chef suprême et chef d’état-major des FAR pour ordonner une intervention militaire qui a permis, sans effusion de sang, de sécuriser définitivement le passage frontalier entre El Guerguerat et la Mauritanie? Les exemples sont légion sur l’implication permanente de Mohammed VI et les mesures anticipatrices qu’il a prises. Des mesures qui ont évité au Maroc d’être à la traîne par rapport à la crise sanitaire et qui lui ont permis de remporter des victoires déterminantes pour la cause nationale.
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De plus, le Roi Mohammed VI ne considère pas sa santé comme un sujet tabou. Bien au contraire, le Souverain s’illustre par une rare transparence en matière de communication sur sa santé. Chaque fois qu’il y a lieu de le faire, un communiqué du Cabinet royal informe sur la santé du chef de l’Etat. Le dernier communiqué, datant du 14 juin 2020, faisait état d’une intervention subie avec succès à la clinique du Palais Royal.
Dès lors, on peut s’interroger sur les motivations de cette fake news relative à la santé de Mohammed VI. L’impulsion historique apportée par le Souverain au dossier du Sahara ferait-elle enrager à ce point? Quoi qu’il en soit, recourir à la désinformation et au mensonge est l’arme des faibles. «La corde du mensonge est courte», affirme un proverbe arabe. Ceci ne rappelle-t-il pas quelqu’un habitué à empoigner des cordes qui ne mènent nulle part? En tout cas, cette fake news instruit davantage sur l’état d’esprit de ses auteurs: la rage et la jalousie.