Ce n’est pas un chef de délégation comme les autres. Arrivé hier, mercredi 16 février 2022, à Bruxelles, à bord d’un avion présidentiel algérien, ayant accédé au territoire belge avec un passeport diplomatique, tout aussi algérien, Brahim Ghali, le chef du Polisario, n’a trouvé personne à son accueil sur le tarmac de l’aéroport. Ce soi-disant président d’un Etat membre de l’Union africaine a eu un traitement protocolaire qui jure férocement avec celui qui a été réservé aux autres délégations africaines.
Le chef des séparatistes s’est rendu à Bruxelles pour s’afficher dans le sommet Union africaine-Union européenne, qui se tient ce jeudi 17 février et demain, vendredi, à Bruxelles. Sa présence au milieu de chefs de délégations légitimes braque les feux des projecteurs sur une anomalie. Une bizarrerie qui se manifeste au grand jour. Une monstrueuse exception à la règle. Une tumeur maligne dans le corps africain, dont il faut se débarrasser au plus vite.
Durant ce sommet, il n’y aura pas de discours, mais des panels dédiés à des thématiques précises. Les dirigeants de l’UE et de l’UA se réuniront autour de tables rondes thématiques pour débattre du financement de la croissance, de systèmes de santé et de production de vaccins, d’agriculture et de développement durable, d’éducation, de culture et de formation professionnelle, de migration et de mobilité, de soutien au secteur privé et d’intégration économique, de paix, de sécurité et de gouvernance, de changement climatique et de transition énergétique ou encore de connectivité numérique.
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Que peut dire ou faire le protégé du régime algérien au milieu de ces tables rondes? Que peut-il apporter aux thématiques programmés durant ce sommet? Il n’est reconnu par aucun Etat membre de l’UE et la majorité des pays africains le considèrent comme illégitime. Il sera absent des tables rondes ou bien, devra raser les murs, parce que personne ne voudra s’asseoir à côté de lui. Même ses géniteurs seront gênés par sa présence. Ramtane Lamamra sait bien déjà qu’il vaut mieux ne pas chercher à jouer les VRP pour Brahim Ghali: l’humiliation serait double.
Le chef des séparatistes était déjà présent lors du précédent sommet UA-UE qui s’est tenu les 29 et 30 novembre 2017 à Abidjan. Sa présence à ce sommet avait accentué son caractère invisible. Il sera également invisible pour tous les participants européens et une majorité d’Africains, présents à Bruxelles.
L’anomalie de la présence de Ghali à Bruxelles rappelle avec acuité l’acharnement vain du régime d’Alger à donner une existence à un Etat fictif. Ce sommet est placé sous le thème «Afrique et Europe, deux continents avec une vision commune d'ici 2030». S’il y a une chose de sûre, c’est que d’ici 2030, la fantomatique république sahraouie sera éradiquée de l’UA.