Santé, éducation et emploi: les principaux axes du futur programme territorial de Casablanca

أشغال الاجتماع التشاوري الخاص ببرنامج التنمية الترابية المندمجة لعمالة الدارالبيضاء

Les participants au siège de la Wilaya de Casablanca lors de la rencontre de concertation pour l’élaboration du Programme de développement territorial intégré, le 17 novembre 2025. (A.Gadrouz/Le360)

Le 18/11/2025 à 12h02

VidéoCasablanca a lancé, lundi 17 novembre, au siège de la wilaya une rencontre de concertation pour préparer son Programme de développement territorial intégré.

Responsables, élus et représentants d’associations se sont réunis, lundi au siège de la wilaya de Casablanca, autour de la même table avec un objectif commun: réfléchir aux priorités pour améliorer la vie des habitants de la ville.

Dès l’ouverture de la séance, l’accent a été mis sur l’écoute des besoins réels du terrain et la construction, en conséquence, d’un programme qui s’adresse d’abord aux citoyens. Le tout s’inscrit dans la mise en œuvre des orientations royales énoncées dans le discours du Trône du 29 juillet 2025 et celui d’ouverture de la session parlementaire du 10 octobre 2025, appelant à l’élaboration d’une nouvelle génération de programmes de développement territorial.

Le wali de la région, Mohamed M’hidia, a insisté sur l’importance de cette démarche collaborative, soulignant que ce nouveau modèle de développement doit s’appuyer sur l’écoute et l’implication directe de toutes les parties prenantes.

Il a rappelé qu’en 2026, un effort exceptionnel sera consacré à la santé et à l’éducation nationale: la dotation budgétaire allouée à ces deux secteurs essentiels sera portée à 140 milliards de dirhams et plus de 27.000 nouveaux postes financiers seront créés.

Le wali a également appelé chaque préfecture à formuler des propositions concrètes et à définir ses priorités de développement, en mettant l’accent sur plusieurs axes: la promotion de l’emploi, le renforcement du système éducatif, l’amélioration des services de santé, la valorisation de la façade maritime, le développement territorial intégré et l’accès à l’eau potable.

De l’autre côté, les associations, très présentes lors de la rencontre, ont exprimé leur satisfaction de pouvoir enfin partager leurs observations. Abd El Fettah Zaki, représentant de l’association Mobadarat Lkhir, explique: «Nous avions réellement besoin de ce type de réunions. Elles nous permettent de présenter des données actualisées et de les transmettre directement aux responsables.»

Il ajoute: «Aujourd’hui, nous sommes passés du virtuel à l’action concrète. Nous sommes venus avec des propositions précises, parce que nous connaissons la réalité du terrain et les vrais besoins des habitants

Les propositions des associations pour améliorer la vie locale

Parmi les priorités évoquées, la situation du secteur de la santé a occupé une place centrale. Plusieurs participants ont insisté sur l’urgence de construire un nouvel hôpital régional à Moulay Rachid. «L’hôpital actuel est dans un état catastrophique et ne répond plus aux attentes de la population», a dénoncé Adil Abou Yahya, le représentant de l’association Al Mouwatana. Malgré le choix du terrain dans le plan d’aménagement de 2023, aucun chantier n’a encore été lancé, ce qui laisse les habitants dans l’attente.

L’éducation a également été un sujet à fort enjeu. Dans beaucoup d’écoles, les classes de préscolaire sont insuffisantes pour répondre à la demande croissante. Adil a expliqué: «Dans certaines écoles, il n’y a que deux classes de préscolaire, ce qui crée un surpeuplement énorme. Beaucoup de familles se tournent vers le privé faute d’alternative».

Le chômage des jeunes fait aussi partie des urgences soulevées. À Moulay Rachid, l’absence d’une agence ANAPEC rend l’accès au marché du travail encore plus difficile. «Les jeunes doivent aller jusqu’à Aïn Sebaâ pour chercher du travail. Ce n’est pas normal pour un arrondissement aussi grand», a-t-il regretté.

La question de l’eau, devenue critique ces dernières années, a également été au cœur des propositions. Des participants ont recommandé d’accélérer les projets de dessalement de l’eau de mer et d’utiliser les eaux usées traitées pour l’arrosage des espaces verts. Ils ont aussi appelé à renforcer la sensibilisation des habitants pour les encourager à économiser l’eau.

Inclusion des habitants dans les projets

Le directeur des Affaires économiques et de la Promotion des investissements à la wilaya de la région Casablanca-Settat, Mohamed Cherkaoui, a rappelé que ce programme s’inscrit dans une vision nationale visant à moderniser la gestion territoriale. Selon lui, il est désormais essentiel de «dépasser les approches éparpillées pour construire une stratégie intégrée et cohérente, centrée sur le citoyen».

Il a précisé que les nouveaux programmes doivent s’appuyer sur plusieurs principes: valoriser les spécificités locales de chaque quartier, assurer la solidarité entre les territoires, renforcer l’accès à la santé et à l’éducation, soutenir l’emploi et améliorer l’aménagement urbain.

Pour favoriser l’expression de tous, une urne de propositions et un code QR ont été mis à disposition, offrant à chacun la possibilité de partager ses idées, y compris à celles et ceux qui n’ont pas pu prendre la parole durant la séance.

Parallèlement à la séance plénière, deux ateliers, «Design Fiction» et «World Café», ont été organisés, réunissant des élèves — notamment des enfants en situation de handicap — ainsi que des jeunes. Par ailleurs, des ateliers techniques et thématiques sont programmés les 20 et 21 novembre 2025.

En clôture de la rencontre, les participants ont exprimé leur souhait de voir ces échanges se traduire rapidement en actions concrètes et visibles. Pour eux, cette journée marque un premier pas vers un développement plus équilibré, plus juste et surtout plus en phase avec les besoins réels des habitants de Casablanca.

Par Hafida Ouajmane et Adil Gadrouz
Le 18/11/2025 à 12h02