Percée triomphale dans la citadelle nigérienne sur la question du Sahara marocain. Celle que vient de réaliser ce jeudi 5 mars à l’assemblée nationale du Niger le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami. Dans une allocution prononcée à l’ouverture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale du Niger au titre de l’année 2015, le responsable marocain a expliqué aux députés nigériens le bien-fondé de la proposition marocaine d’octroyer un statut d’autonomie aux provinces saharienne.
«L’Initiative marocaine pour octroyer au Sahara de larges prérogatives d’autogestion dans le cadre de la souveraineté marocaine offre une issue politique durable au conflit », a fait valoir Talbi Alami, en ajoutant que « la régionalisation avancée du Maroc, prévue dans la réforme constitutionnelle ainsi que sa mise en œuvre constituent le complément jumelé de l’offre marocaine dynamique et durable au conflit du Sahara».
Niamey, une "chasse gardée" d'Alger?
Le déplacement de Talbi Alami à Niamey, capitale du Niger, prend à rebours les efforts inlassables d’Alger afin de rallier ce pays sahélo-saharien à la thèse «indépendantiste» du Polisario. Pour ce faire, l’Algérie, qui compte des frontières avec le Niger, offre annuellement des aides sonnantes et trébuchantes au régime de Mahamadou Issoufou, chef d’Etat nigérien.Pour rappel, Alger avait déroulé le tapis rouge, début janvier 2015, pour le président Mahamadou Issoufou sous couvert de renforcemement des "relations bilatérales" mais dont le but, comme le démontrait la déclaration conjointe, relayée largement par la presse algérienne, était le soutien à ce fameux "droit à l'autodétermination" du soi-disant "peuple sahraoui".Et ce n'est pas tout ... Tout le monde se rappelle les efforts inutiles déployés par Alger pour écarter le Maroc de la lutte antiterroriste dans la région sahélo-saharienne, en créant son axe mort-né: Alger-Bamako-Niamey. Mais l'attaque qu'Alger a subie dans son propre territoire, dans le site gazier d'In Amenas en 2013, a mis en évidence cette vérité déconcertante que le voisin de l'est est incapable de se défendre lui-meme contre le danger terroriste guettant toute la région sahélo-saharienne. Et ce ne sont surtout pas les faits qui diront le contraire. Aujourd'hui, Niamey est infiltrée par le groupe terroriste de Boko Haram, du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao) ... Quant à l'Algérie, qui veut se présenter comme la "tête de pont" de la lutte antiterroriste dans la région sahélo-saharienne, il suffit de rappeler qu'elle est devenue le point d'aimantation de toutes sortes d'organisations terroristes: Al-Qaïda au Maghreb islamique et, depuis septembre 2014, la base arrière de "l'Etat islamique" représenté par les "Jund Al Khilafa" implantés dans les monts escarpés de la Kabilye.