Le diplomate Italien Staffan de Mistura a pris ses fonctions officiellement, lundi dernier, comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara. Une officialisation qui a coïncidé avec la résolution du conseil de sécurité qui a suscité des réactions dissonantes de l'Algérie. En effet, après cette officuialisation Alger qui a levé le masque sur sa prétendue neutralité dans ce conflit qu’elle a ressassée durant des années.
Le quotidien Al Ahdat Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 3 novembre, que l’Algérie avait annoncé, une semaine avant la réunion du conseil de sécurité, qu’elle ne participera plus au processus des tables rondes. Un refrain qui a été repris par le prétendu envoyé spécial algérien chargé du Sahara, Amar Belani, qui a déclaré à l’agence de presse algérienne que : «Nous réaffirmons notre refus officiel et irrévocable au format des tables rondes».
Mais, la résolution du conseil de sécurité a désavoué les maitres d’Alger en appelant à la reprise des négociations sous l’égide de l’emissaire Staffan De Mistura «pour parvenir à une solution politique, réaliste, praticable, durable et mutuellement acceptable». Un camouflet qui a enragé les dirigeants algériens jusqu’à demander au nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU d’entamer son mandat en se référant à la résolution 690 du conseil de sécurité datant de 1991. Ce qui signifie dans la mentalité figée du régime algérien l’organisation du référendum sur lequel les anciens émissaires s’étaient tous accordés à dire qu’il était impossible à appliquer.
Le quotidien Al Ahdat Al Maghribia rapporte que le communiqué du ministère des Affaires étrangères algérien a frisé la déraison. Il indique, en effet, que toute solution qui ne prend pas en compte le droit à l’autodétermination et l’indépendance du peuple sahraoui ravivera la tension et l’instabilité dans la région. Une riposte irréfléchie qui a été considérée comme un chantage et une menace exposant l’Algérie à une confrontation directe avec la communauté internationale.
C’est le point qu’a relevé le ministre des Affaires étrangères, Nacer Bourita, qui s’est félicité de la résolution du conseil de sécurité en considérant que sa formulation répond, sans ambages, aux manœuvres des autres parties. Quant au polisario il a, via le dénommé Mohamed Amar, déclaré qu’à travers cette résolution le conseil de sécurité a scellé d’avance l’échec de la mission de l’émissaire du SG de l’ONU. Le représentant permanent du royaume à l’ONU, Omar Hilale, a été on ne peut plus clair en répondant à la junte militaire et ses sbires qu'en l’absence de l’Algérie il n’y aura pas de processus politique.