Sahara marocain: un ancien ministre mauritanien appelle l’Algérie à mettre fin à son radicalisme

Sidi Mohamed Ould Maham, ancien ministre et ancien président de l'Union pour la république, parti au pouvoir en Mauritanie. . DR

La récente décision américaine de reconnaître la marocanité du Sahara a définitivement enterré les velléités séparatistes dans la région. Pour l’ancien ministre et ancien président du parti au pouvoir en Mauritanie, Sidi Mohamed Ould Maham, l’Algérie doit changer en s’adaptant à cette nouvelle donne.

Le 15/12/2020 à 15h03

L’ancien ministre de la Culture, de la Communication, de l’Artisanat, des Relations avec le parlement et porte-parole du gouvernement mauritanien, Sidi Mohamed Ould Maham, également ancien président du parti de l’Union pour la république, parti de la majorité actuelle, vient d’appeler la Mauritanie à saisir la nouvelle dynamique imprimée par la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara, pour donner à sa neutralité dans ce conflit une dimension plus positive.

Dans un post sur sa page Facebook, Ould Maham, ministre démissionnaire du dernier gouvernement de l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz avec lequel il était en désaccord, estime que les «solutions radicales» n’ont plus leur place et doivent être abandonnées en vue de régler définitivement le conflit du Sahara.

تكريسا لحيادنا، وإضفاء لمزيد من الإيجابية عليه، بحيث لا نظل متفرجين في وضع يتقدم فيه الآخرون خطوات، بينما نراوح نحن نفس...

Posted by Sidi Mohamed Maham on Monday, December 14, 2020

«Nous devons être absolument conscients que les solutions radicales sont irréalisables, et devons donc revoir nos positions avec courage et faire preuve de la plus grande souplesse face à la nouvelle dynamique, en nous penchant sérieusement sur les solutions pratiques disponibles, au lieu d'entraîner la région dans un conflit armé inutile». Par «solutions pratiques», Ould Maham entend bien évidemment la proposition marocaine d’autonomie sous souveraineté marocaine, que vient de soutenir la proclamation de la Maison Blanche.

L’ancien patron de l’UPR, avocat de son état, interpelle en réalité l’Algérie pour lui demander de tirer les leçons de la décision américaine et de faire preuve de réalisme en levant l’hypothèque qu’elle a imposée à la construction maghrébine à travers son soutien au polisario.

Ainsi, il appelle à capitaliser sur la nouvelle dynamique imprimée par les Américains au conflit du Sahara, pour aller «vers un plus grand rapprochement et un plus grand réalisme dans les relations entre les parties au conflit, en réalisant que ce problème, qui n’a que trop duré, oppose en fin de compte des frères, dont certains doivent enterrer leur radicalisme afin de se consacrer au développement et à la stabilité dans la région, et lever tous les obstacles qui entravent l’intégration entre pays et peuples de la région», écrit-il.

Pour rappel, la Mauritanie a été sévèrement impactée par les 3 semaines du récent blocage du passage d’El Guerguerat par les milices du Polisario. Un épisode durant lequel Ould Maham s’était également fait remarquer en fustigeant, sur sa page Facebook, les menaces que le chef du Polisario avait proférées à l’encontre de la Mauritanie qui paierait un lourd tribut, selon Brahim Ghali, en cas de déclenchement des hostilités au Sahara.

En décrypté, ce post de l’ex-haut responsable politique mauritanien laisse clairement entendre que les carottes sont cuites pour le tandem Algérie-polisario, et qu’au cas où les lignes ne bougent pas du côté algérien, la Mauritanie doit faire preuve de «courage» pour prendre les décisions qui vont dans le sens de ses intérêts. A commencer par le retrait de la reconnaissance de l’entité fantomatique du polisario. 

Par Mohammed Ould Boah
Le 15/12/2020 à 15h03