Les propos du ministre des Affaires étrangères et de la coopération africaine, Nasser Bourita, lors d’un point de presse tenu à l’issue d’un entretien avec son homologue belge Hadja Lahbib, ont été on ne peut plus clairs. «Une entreprise sud-africaine ne peut gagner de l’argent au Maroc tout en restant les bras croisés face aux agissements de son gouvernement», a déclaré le chef de la diplomatie marocaine, en se référant au discours royal donné à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du roi et du peuple.
«Le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international», avait souligné le Souverain. Autant dire que «le dossier du Sahara représente l'échelle permettant de mesurer le degré d’honnêteté des entreprises et des Etats», rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 22 et 23 octobre.
«Il est vrai que la réplique de Nasser Bourita s'inscrit dans un contexte particulier, l’Afrique du Sud ayant bafoué toutes les coutumes et traditions diplomatiques en orchestrant une manifestation devant le siège de l’ambassade du Maroc à Pretoria», poursuit l’éditorialiste d'Al Akhbar. Et de souligner que les propos du ministre «visent tous ceux qui veulent le beurre et l’argent du beurre sans contrepartie». «Nous ne permettrons pas à des entreprises d’engranger des bénéfices énormes au Maroc, alors que les positions de leur Etat vont à l’encontre des intérêts du royaume». Une déclaration qui ne laisse aucune place à l'ambiguïté, souligne l’éditorialiste.
«Toutes les entreprises et tous les investissements demeurent bien accueillis au Maroc, qui a mis en place des mesures inédites pour améliorer le climat des affaires. Mais les entreprises dont le pays manœuvre contre l’intégrité territoriale du royaume, devront choisir: suspendre leurs activités et regagner leur pays ou faire preuve d’un engagement moral pour que leurs activités aillent dans le sens d'un soutien à l’intégrité territoriale du royaume».
Il ne s’agit pas d’une spécificité marocaine, souligne l’éditorialiste, «mais d’une carte de pression économique à laquelle recourent tous les Etats pour assurer un équilibre diplomatique dans des conflits, quelles qu'en soient les causes».
La déclaration du ministre des Affaires étrangères et de la coopération africaine, Nasser Bourita, revient à dire que «l’ère de l’impartialité économique dans un contexte diplomatique hostile est révolue», conclut l'éditorialiste.