Depuis 1975, Laâyoune a connu un développement fulgurant. A cette époque, c'était un lieu très peu densément peuplé, et aujourd'hui, ses habitants vivent dans une ville à part entière, exemple probant de la possibilité d'édification d'une cité en plein désert, grâce à la volonté et aux moyens qui ont été mis en œuvre.
En 1975, Laâyoune était un tout petit centre urbain: quelques maisons sans surélévation, et de rares installations, au service des colons espagnols, et sans infrastructures dignes de ce nom, encore moins de services administratifs pour les rares habitants qui y vivaient.
«Avant la Marche Verte, le milieu urbain à Laâyoune couvrait à peine 2 km2. Aujourd’hui, cette superficie atteint 34 km2. Autrement dit, elle a été multipliée par 16», explique Mustapha El Kahlaoui, directeur de l’Agence urbaine du chef-lieu du Sahara marocain, qui rappelle les efforts déployés depuis 1975, et le tournant décisif entamé en 2015, à l’occasion d'une visite du Souverain, avec le lancement du Modèle de développement des Provinces du sud.
Mustapha El Kahlaoui affirme que la population de Laâyoune est aujourd'hui de près de 300.000 habitants. «Une évolution qu’on n’atteint nulle part ailleurs en si peu de temps», a-t-il expliqué.
Les images d’archives que Le360 a pu recueillir témoignent de cet extraordinaire élan de développement, à tous les niveaux.
Lire aussi : Discours royal de la Marche Verte: le plan de développement pour le Sahara, acte II
Bahi Larbi Ness, président du Centre de la paix pour les études politiques et stratégiques à Laâyoune, a lui aussi suivi cette évolution, par ses recherches à Laâyoune même, où il vit depuis des décennies.
«Laâyoune a commencé à être peuplée en 1920 avec une poignée de familles, et une petite et timide évolution a débuté en 1938», rappelle ce chercheur. Ce n’est qu’au début des années 1970, avec l’exploitation des phosphates de Boucraâ, que l'aspect de la région a commencé à se transformer, d’abord au bénéfice des occupants espagnols.
«Le recensement de 1974 parle de 42.000 habitants, et plus que la moitié étaient des Espagnols», rappelle Bahi Larbi Ness.
Fala Boussoula, militante associative, évoque aussi un autre important aspect des progrès réalisés à Laâyoune: la préservation de l'environnement. Ville verte en plein désert du Sahara, l'effort d'aménagement d'espaces verts dans cette cité en plein désert a même été consacré par un prix, attribué alors que Laâyoune se trouvait en concurrence avec d'autres cités, construites dans d'autres régions désertiques (Asie, Afrique, Océanie).
Aujourd’hui, Laâyoune, chef-lieu du Sahara marocain, abrite près de 70 espaces verts.
Lire aussi : Les projets de développement au Sahara avancent plus vite que prévu
En 1975, à Laâyoune, il n'y avait qu'une seule école primaire, et qu'un seul collège, mais aussi une simple piste d'atterrissage, et une ébauche de port.
Aujourd'hui, la ville est pourvue d’un aéroport et d’un port aux normes requises, qui font la fierté des habitants de Laâyoune. Une ville en plein désert marocain, qui dispose aussi d’une université, d’une faculté de médecine, de près de 70 terrains de sports de proximité, et d'un CHU, actuellement en cours de finalisation.