Pour tous ceux qui doutaient encore du sort de la proclamation du Président Trump concernant la marocanité du Sahara, son successeur à la Maison Blanche vient de trancher. Le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, vient de confirmer à son homologue marocain, Nasser Bourita, que l’Administration Biden ne va pas revenir sur la reconnaissance US de la marocanité du Sahara. Fin du débat et, surtout, de la polémique créée autour de cette question. Les sceptiques doivent se taire une fois pour toute, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans l’éditorial de son édition du lundi 3 mai.
Depuis l’installation de la nouvelle Administration à la Maison Blanche, beaucoup de gens suivaient avec intérêt la moindre allusion du nouveau président ou de son entourage à cette question. Nombreux sont ceux qui s’attendaient, ou du moins espéraient, un rétropédalage de Washington. Relayés dans les médias hostiles à notre pays, ces derniers laissent entendre que la question de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara était de nature conjoncturelle et que l'actuelle Administration n’est pas tenue de la cautionner. Ce genre de conjonctions a même trouvé des échos chez certaines parties qui évoluent en marge de tout, souligne l’éditorialiste d’Al Ahdath Al Maghribia.
L’éditorialiste se demande d’ailleurs si la reconnaissance US de la marocanité du Sahara est à ce point lourde signification qu'elle crée tout un débat. Pour lui, la réponse ne peut être qu’affirmative, s’agissant du conflit autour de nos provinces sahariennes. Car, relève l’éditorialiste, il faut faire le distinguo entre le conflit et la Cause. Pour ce qui est de la Cause, la question est tranchée depuis longtemps, avec ou sans la reconnaissance américaine. L’intégrité territoriale du Maroc ne peut être remise en cause. Et aucune force ne peut changer cette réalité.
Maintenant, s'agissant du conflit, le Maroc enchaîne les victoires diplomatiques. C’est un fait. Et la reconnaissance américaine de la marocanité des provinces sahariennes fait évidemment partie de ces victoires. Elle a son poids dans ce dossier qui est actuellement entre les mains de l’ONU et de son Conseil de sécurité. Il est évident que les victoires diplomatiques remportées par le Maroc renforcent sa position sur le dossier. Que des pays reconnaissent la marocanité pleine et entière des provinces sahariennes et que d’autres retirent leur reconnaissance de la pseudo-RASD, cela ne peut que conforter la position marocaine, note l’éditorialiste.
Ces victoires diplomatiques, souligne Al Ahdath Al Maghribia dans son édito, vont ainsi servir le Maroc dans ce conflit. Mais pour ce qui est de la Cause, insiste-t-il, elle ne peut être discutable. Les Marocains ne vont jamais accepter que leur pays soit amputé de son Sahara. C’est une réalité que tout le monde connaît, y compris les généraux au pouvoir en Algérie. De ce point de vue, la question est donc tranchée. Ce que le Maroc a d’ailleurs confirmé lorsqu'il a mis sur la table le Plan d’autonomie, en 2007.
Cela dit, du point de vue du conflit, le Maroc aurait intérêt à exploiter la phase actuelle de la manière qui lui sera la plus profitable. Et c’est là que réside l’importance de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara. Une initiative qui devrait d’ailleurs être suivie par une action similaire de l’Union européenne. A ce moment-là, le conflit sera résolu, lui aussi, de manière définitive. Un conflit qui, rappelle le quotidien, a été créé de toutes pièces par le défunt Kadhafi et les généraux algériens et qui a été attisé, à l’époque, par le contexte mondial de la guerre froide.