Le Sahara marocain se trouve à une étape charnière de son histoire dont la rupture avec le système de rente. Pourquoi une «rupture» aujourd’hui, quarante ans après la Marche Verte? «Après des années de sacrifices, nous avons atteint une période de maturité», affirme le roi Mohammed VI, dans son discours commémorant le quarantième anniversaire de la Marche Verte.
Or, quelle serait l’incarnation de cette maturité? La mise en oeuvre de ce Plan de régionalisation avancée prend effet avec la visite qu’entame le souverain en ce glorieux vendredi 6 novembre, qui coïncide avec le quarantième anniversaire de la Marche Verte. Il n’est pas étonnant que la primeur de cette mise en oeuvre soit accordée aux provinces du Sud, pour lesquelles les Marocains ont consenti d’énormes sacrifices et continueront de le faire, envers et contre les ennemis de leur intégrité territoriale.
Les projets annoncés par le souverain sont dignes d’un véritable Plan Marshal. Côté infrastructures, un projet de liaison par voie ferrée de Tanger à Lagouira, un grand port pour Dakhla (Atlas-Dakhla, équivalent de Tanger-Med), le grand projet de dessalement à Dakhla, une double voie reliant Tiznit, Laâyoune et Dakhla ….
En somme, des perspectives prometteuses pour le développement du Sahara, appelé à devenir un hub et une courroie de liaison avec l’Afrique subsaharienne. Les investisseurs étrangers sont invités à s’associer à cette nouvelle dynamique qu’offre désormais le Sahara. A cet effet, le souverain a appelé le gouvernement à s’atteler dès aujourd’hui à la mise en place d’un cadre réglementaire, en vue de garantir les conditions de la concurrence loyale et transparente.
Appel royal pour un nouveau système de gouvernanceLe roi Mohammed VI a insisté sur la nécessité d’instituer les bases d’une justice sociale au profit de tous les habitants des provinces sahariennes, à travers la mise en place d’un nouveau système d’aide sociale fondé sur la transparence et l’équité dans la distribution des richesses et des postes d’emploi, au profit notamment des jeunes et des générations montantes.
Sur ce point précis, le Maroc, souligne le souverain, a déjà franchi des pas importants. Le roi en veut pour preuve l’institution d’une gouvernance sécuritaire, la mise en place de mécanismes de défense des Droits de l’Homme, via notamment les antennes du Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH), créées à Laâyoune et à Dakhla.
Le résultat de cette nouvelle politique commence déjà à se faire sentir. Le souverain en veut pour preuve la participation massive des habitants des provinces sahariennes aux élections communales et régionales du 4 septembre. L’illustration même d’une adhésion pleine et entière au processus d’édification de l’Etat de droit et de la démocratie!