Sahara. Le projet de résolution mis au vote aujourd'hui, Alger et le Polisario ruent dans les brancards

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Le projet de résolution américain, qui sera voté ce mardi 30 avril par le Conseil de sécurité, ne serait pas «équilibré», s’écrient (déjà) Alger et le polisario. Décryptage.

Le 30/04/2019 à 11h50

Le nouveau projet de résolution sur le Sahara, dont le vote a été ajourné à ce mardi 30 avril, fait (déjà) jaser Alger et le polisario, via leurs supports de propagande, notamment l’agence de presse officielle algérienne (APS). Citant des sources proches des tractations se déroulant du côté de l’East River, à New York, la partie hostile estime que «le principe d’autodétermination n’a pas été suffisamment souligné dans le nouveau projet de résolution», dont la mouture, comme à l’accoutumée, est rédigée par les Etats-Unis.

Selon des bruits de couloirs algéro-séparatistes, cette notion n’aurait été mentionnée que «deux fois» dans le projet de résolution, faisant miroiter l’expectative d’une abstention de vote de la part de la Russie et de l’Afrique du sud, deux alliés sur lesquels comptent Alger et le front séparatiste pour «rééquilibrer» le projet américain, qui serait «rédigé dans un style prêtant à confusion».

Une «confusion» que la partie ennemie cherche elle-même à entretenir sur ledit «principe d’autodétermination», en lui attribuant une interprétation conforme à leur schéma de vision étriquée, éculée, irréaliste et impraticable, soit l’option de «l’indépendance»!

Il faut souligner que, déjà, le Conseil de sécurité a enterré l’option du «référendum d’autodétermination », prônée par Alger et le Polisario, comme en témoigne la dernière résolution 2440, adoptée fin octobre 2018, à la majorité des Quinze membres du Conseil de sécurité.

En revanche, l’instance décisive de l’ONU a réitéré la nécessité pour les parties au conflit, y compris et surtout Alger, d’ouvrer dans le sens d’une "solution politique réaliste et réalisable", en soulignant le "sérieux" et la "crédibilité" de l’offre marocaine d’autonomie, à la base du processus de négociations lancé en 2007 à Manhasset (Etats-Unis). 

L'autre grief formulé par la partie adverse concerne le volet des droits de l’Homme. «A l’opposé du rapport du secrétaire général, le texte ne cite pas nommément le Maroc comme étant la partie ayant commis les violations du cessez-le-feu et imposé des restrictions à la liberté de mouvement de la Minurso et de l’émissaire Horst Kohler», croit-t-elle savoir. «Le projet de résolution se contente seulement d’appeler les deux parties au conflit à éviter toute action susceptible de compromettre les négociations facilitées par l’ONU», trouve-t-elle encore à redire, sans fondement aucun. 

Les faits sont là pour attester du passif du polisario, pour ne pas parler de l'Algérie où les manifestations anti-système se poursuivent pour le 11è vendredi, depuis le 22 février dernier.

Pas plus tard que samedi 27 avril, la direction du polisario a fait déployer des chars (bien des chars!) pourt tenter de terroriser les habitants sortis revendiquer simplement la levée du siège renforcé autour de Tindouf, via des mesures algériennes limitant les autorisations de sortie des véhicules vers la zone extra-muros du Sahara marocain, une fois tous les dix jours pour chaque véhicule, et dénoncer la longévité du conflit plus que quarantenaire créé autour du Sahara. 

Il en ressort qu'Alger et le polisario, aujourd'hui confrontés au spectre d'une implosion certaine, sont très mal placés pour parler "droits de l'Homme". Autrement, c'est l'infirmerie qui se fout de l'hôpital. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 30/04/2019 à 11h50