«La situation provoquée par les propos et actes inadmissibles du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, ne peut se réduire à un simple malentendu», a précisé le royaume du Maroc, par la voix du ministère des Affaires étrangères et de la coopération.
C'est la réaction officielle du Maroc aux allégations colportées, hier lundi, par le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric, qui a expressément fait part au Maroc des «regrets» de Ban Ki-moon pour ce qu’il a appelé «le malentendu» autour du terme «occupation» utilisé lors de son voyage le 5 mars à Tindouf, pour qualifier la présence du Maroc dans le Sahara.
Utiliser cette expression "même une fois et à titre personnel n'est pas plus une excuse qu'un alibi", relève le MAEC, indiquant que "le différend avec le secrétaire général ne peut, non plus, être réduit à la seule question de l'usage partial et injustifié du terme "occupation"".
«Il s'agit, en réalité, d'actes d'une gravité sans précédent, qui ne sont ni justifiables ni effaçables», a insisté le ministère des Affaires étrangères et de la coopération.
"A ce niveau de responsabilité, les termes ont un sens et des implications politiques et juridiques et les positions personnelles n'ont pas lieu d'être", explique le MAEC.
«Aux yeux du Maroc, ce sont des agissements prémédités, qui visent à altérer la nature du différend et qui préjugent de son issue», a souligné le MAEC. Et d’enfoncer: «Il s'agit, ni plus ni moins, d'un alignement total sur les thèses des autres parties».
Au-delà de l'utilisation insensée du terme "occupation", le SG de l'ONU a déclaré "que la Minurso était prête à organiser exclusivement un référendum", rappelle le Maroc, relevant que "le SG a violé son mandat de facilitation tel qu'encadré par les résolutions du Conseil de sécurité".
"Depuis 2004, l'option référendaire n'est plus évoquée par le Conseil de sécurité pour résoudre ce différend régional. Même l'assemblée générale de l'ONU n'y fait plus référence depuis 2007", rappelle encore le MAEC.
"Le SG a ainsi consacré une division du territoire, crédité la thèse de "territoires libérés et changé le statut de cette zone tampon", dénonce le MAEC, précisant à cet effet que "la visite, le 5 mars, du SG à la localité Bir lahlou, constitue un développement dangereux puisque cela revient à considérer Bir Lahlou comme une extension de Tindouf".
"La campagne médiatique et l'activisme politique, latents ou ouverts, du secrétariat général contre le Maroc est aussi regrettable que contreproductif", épingle le MAEC, en protestant contre "les marques d'alignement qu'ont été le "V" de la victoire brandi par le SG et son inclinaison devant l'étendard d'une entité non reconnue par l'ONU. Autant de signes ostentatoires constituant "une violation du devoir d'impartialité".
Evoquant les "éléments à la presse" agréés par le Conseil de sécurité, le MAEC indique que ces éléments "parlent d'eux-mêmes". "Ils ne supportent ni interprétation ni lecture orientée".
Par la même occasion, indique le MAEC, le Maroc poursuivra, "de manière engagée et constructive, l'interaction avec les membres du Conseil de sécurité».
Au sujet de la Minurso, "le Maroc constate avec satisfaction qu'elle continue de s'acquitter convenablement de sa mission de surveillance du cessez-le-feu". A cet effet, les autorités marocaines réitèrent "leur engagement à apporter tout l'appui opérationnel et le soutien logistique à la composante militaire de la mission".