Le Conseil de sécurité a tenu une réunion à huis clos jeudi 29 septembre au sujet de la situation à Guerguerat. Lors de cette réunion, convoquée suite à une demande du Venezuela et de l’Uruguay, un rapport détaillé a été présenté par le SG adjoint de l’ONU chargé du maintien de la paix, le Français Hervé Ladsus, pointant la situation de «blocage» faute d’accord entre les parties au sujet de la construction de la route reliant la région de Guerguerat au nord de la Mauritanie.
Pour rappel, le Polisario a dépêché en août dernier un escadron de 32 éléments armés à la lisière de Guerguerat à bord de véhicules bordés d’armes dans une tentative de «stopper» les travaux de terrassement et d’asphaltage de la route, en vain. 90% des travaux entrepris par le Maroc ont été achevés, malgré les gesticulations du front Polisario dont la demande d’établissement d’un point de contrôle à Guerguerat a été refusée par la Minurso, au motif que cet acte constituerait une «violation de l’accord militaire numéro 1» conclu le 15 octobre 1991.
Par souci de préserver l’accord de cessez-le-feu, la Minurso a déployé 12 observateurs militaires stationnés entre les positions marocaines et celle du Polisario, dont les éléments armés demeurent à 120 mètres du chantier des travaux, mettant ainsi en danger la stabilité de la région.
Toutefois, les tâches des observateurs onusiens s’effectueraient dans des «conditions difficiles», selon le SG adjoint de l’ONU chargé du maintien de la paix, Hervé Ladsus, relevant l’absence d’abris et d’installations qui seraient nécessaires à l’accomplissement de la mission d’observation.
Pour rappel, Kim Bolduc, Représentante spéciale du SG de l’ONU, chef de la Minurso, avait proposé aux autorités civiles marocaines l’installation d’un poste d’observation à Guerguerat, mais la question aurait été renvoyée aux Forces armées royales (FAR), qui se seraient opposées à une telle démarche. Il faut préciser que la proposition de Kim Bolduc était en effet celle du Polisario, qui voulait voir établir un poste d’observation onusien dans la région de Guerguerat.
Aux dernières nouvelles, l’on apprend que Kim Bolduc, ainsi que le «médiateur» Christopher Ross, sont attendus en ce mois d’octobre au Conseil de sécurité pour deux séances de briefings sur le Sahara.
Seulement voilà, le médiateur Ross déjà désavoué par Rabat pour sa flagrante partialité dans le conflit ne s’est pas rendu dans la région depuis longtemps. Il en ressort que son «briefing» sera sans importance, d’autant plus que son mandat, ainsi que celui du SG de l’ONU, Ban Ki-moon, tire à sa fin. La fin d’un mandat infructueux et problématique quand on sait que l’ancien ambassadeur US à Alger faisait le jeu de la partie adverse, sans le moindre scrupule et au mépris de l’exigence de neutralité que doit faire sienne tout médiateur digne de ce nom.