L’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara, Staffan de Mistura, est arrivé samedi 2 juillet à Rabat. Il devrait rencontrer plusieurs responsables marocains, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 4 juillet. Citant le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric, le quotidien précise que l’Envoyé personnel d’Antonio Guterres,a prévu une nouvelle série de visites auprès de ses interlocuteurs dans la région. Il est arrivé dans ce cadre au Maroc pour des entretiens avec des responsables marocains.
Il a aussi l’intention de se rendre au Sahara marocain dans le cadre de sa visite consacrée au Maroc, précise le quotidien. Le programme de visite, tel qu’il a été annoncé, ne prévoit pas de visite en Algérie ou encore en Mauritanie. Interrogé sur la question, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU s’est contenté de déclarer qu’il allait annoncer d’autres informations concernant cette visite dès qu’il en disposera.
Cependant, le porte-parole de l'ONU, a précisé que De Mistura compte rencontrer «tous les acteurs concernés dans la région dans les jours à venir». Ce qui englobe évidemment les deux pays. Cela dit, poursuit le quotidien, après sa visite dans la région au mois de janvier dernier, l’Envoyé personnel compte approfondir les consultations avec toutes les parties concernées sur les moyens de faire avancer, de manière constructive, le processus politique sur le conflit artificiel autour du Sahara marocain.
La deuxième visite de De Mistura, depuis sa nomination, dans la région intervient, relève le quotidien, dans un contexte où la question du Sahara a connu des bouleversements majeurs. Le plus grand changement qu’ait connu le dossier c’est sans conteste la nouvelle position de l’Espagne, annoncée en mars dernier, qui a changé radicalement la donne et dont les retombées durent encore jusqu’à aujourd’hui. Les positions d’autres pays influents de l’Union européenne, comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, ou encore de certains pays nordiques ont également eu pour conséquence un changement radical dans ce dossier.
Cela d’autant que le nouveau déplacement dans la région de l’émissaire de l’ONU sera sans doute vu sous l'angle de la nouvelle politique et des nouvelles sorties diplomatiques algériennes relativement à ce dossier. L’Algérie, souligne Al Ahdath Al Maghribia, ne se cache plus derrière le Polisario, mais occupe désormais le premier plan.
C’est ce que s’est passé lorsque l’Espagne a annoncé le changement de sa position sur le Sahara. L’Algérie a été l’unique pays au monde à avoir contesté ce changement de position. Le voisin de l’Est a eu même pour première réaction de rappeler son ambassadeur à Madrid pour consultation, puis d’annoncer la suspension du traité d’amitié et de bon voisinage qui le lie à l’Espagne, tout en prenant des mesures de représailles tel que le gel des relations économiques et commerciales avec ce pays. Des mesures qui ont valu d’ailleurs à l’Algérie d’être sévèrement recadrée par l’Union européen.
Lors de son premier déplacement dans la région, rappelle le quotidien, le nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU a visité les pays de la région ainsi que les camps de Tindouf, dans une atmosphère très tendue. L’Algérie venait, en effet, d’annoncer son retrait de la formule des tables rondes engagées, sous les auspices du Conseil de sécurité, par l'ex-émissaire allemand Horst Köhler avant de démissionner.
Le Polisario venait, de son côté, d’annoncer la rupture unilatérale de l’accord de cessez-le-feu de 1991. Quant à la Mauritanie, derrière une position de neutralité positive, le pays était en réalité dans l’expectative. Mais ni l’Algérie ni la Mauritanie n’ont dit non à la visite de l’émissaire de l’ONU. Le Maroc s’étant évidemment prononcé, depuis le début, en faveur d'une reprise de ces tables rondes. Pour les autres parties concernées, l’Envoyé personnel du SG de l’ONU avait un message clair à leur transmettre, le Conseil de sécurité l’a mandaté pour ramener toutes les parties à la table des négociations, et c’est ce qu’il tentera de faire. Il compte relancer des tables rondes du type de celle qu'avait organisée en 2019 son prédécesseur Horst Köhler.