Un confrère algérien, Le Soir d’Algérie pour ne pas le nommer, semble avoir quelque chose de très édifiant à dire sur l’initiative du Centre Aït Idder, soit la tenue d’un forum international sur le Sahara, les 8 et 9 avril prochain à Marrakech, auquel sont invités des leaders de partis algériens. On s’attendait à ce que notre confrère salue l’idée de ce forum, dont l’initiateur est un centre d’études et de recherche, qui plus est présidé par une figure emblématique de la gauche marocaine, ancien compagnon de libération, en l’occurrence Mohamed Bensaïd Aït Idder.
Or, ne vous y trompez pas. Le Soir d’Algérie, proche de partis de gauche algériens tels que le Parti des travailleurs (PT, présidé par Louisa Hanoune) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, dirigé par Mohcine Belabbas), a commis un article qui pèche non seulement par sa position tendancieuse envers le Centre Aït Idder et le Maroc en général, mais aussi par le non-respect des règles élémentaires du journalisme.
Voilà ce que cela a donné: une question visiblement «téléphonée» adressée à des responsables au FLN et au RCD invités au forum de Marrakech. «Avez-vous été piégés par le Centre Bensaïd Aït Idder» ?!, leur a demandé le journaliste du "Soir d’Algérie". Une question qui devrait en appeller une autre: notre confrère ne prendrait-il pas les dirigeants politiques algériens pour des enfants de choeur ?
Réponse du berger à la bergère: «Chacun peut faire la lecture qu’il veut», a rétorqué le chargé de com’ au parti d’Ammar Saâdani, répondant au nom de Khaldoun.
En affirmant avoir bel et bien été invité par Mohamed Bensaïd, lors de son déplacement à Alger en février dernier pour le quarantième jour du décès de Hocine Aït Ahmed, le FLN rejette toute tentative de «manipulation» de la part du Centre Aït Idder.
Seulement voilà: cette réponse, si claire soit-elle, n’a pas suffi à ramener notre confrère à la raison, estimant que «tout porte à croire aussi qu'une partie des informations rendues publiques par ce centre de recherches a également pour objectif de forcer la main à certaines formations politiques» !
Nous revoilà face à cette légendaire manie où Alger est passée maître incontesté: la "complotite"! En effet, la fameuse théorie de "l'ennemi imaginaire" inféodée corps et âme à un pouvoir algérien (très) malade du Maroc.
Contacté par Le360, le directeur du Centre Aït Idder, Ahmed Slimani, a rejeté cette accusation de manipulation, précisant que l’initiative émane d’un acteur de la société civile marocaine et vise à associer les partis algériens aux efforts pour trouver une issue au conflit créé autour du Sahara et, du coup, relancer le projet de la construction maghrébine.