Ban Ki-moon persiste et signe. Il vient de présenter, officiellement, la version définitive de son rapport 2016 sur le Sahara. Et le moins que l’on puisse dire est qu’elle est, à l’instar du draft «fuité» à la presse lundi dernier, résolument hostile à l’intégrité territoriale du Maroc. Aucun amendement, nulle modification, allant dans le sens de l’apaisement de la crise provoquée par le SG sortant de l’ONU, n’est à relever. Ce qui veut dire que Ban Ki-moon s’acharne dans sa conduite délibérément inique à l’endroit du royaume, à la faveur de la thèse séparatiste qu’il semble vouloir cautionner jusqu’au bout de son mandat (qui arrivera à terme en décembre 2016).
Aucune flexibilité n’est à enregistrer chez le SG sortant de l’ONU qui, comme le rapportait Le360, venait de pondre le pire rapport jamais présenté par aucun de ses prédécesseurs, depuis l'Autrichien Kurt Waldheim jusqu’au Ghanéen Kofi Annan, en passant par l’Egyptien Boutros-Boutros Ghali.
Un chef-œuvre de partialité et de subjectivité vient donc d’être soumis à «l’appréciation» du Conseil de sécurité par Ban Ki-moon, piétinant toutes les règles d’objectivité et de neutralité stipulées par la Charte des Nations Unies, notamment l’article 100, pour prendre un parti pris flagrant en faveur du Polisario et de son sponsor algérien.
Maintenant que Ban Ki-moon a délivré la version définitive de son rapport, une réponse officielle appropriée de la part du royaume du Maroc s’impose. Interpellé sur cette question, Omar Hilale, ambassadeur du royaume du Maroc auprès de l'ONU, a affirmé ce samedi à la MAP que "le Maroc prend note de ce rapport et qu'il a beaucoup de remarques sur son contenu et se réserve le droit d'y revenir". Et de préciser: "Pour le moment, la priorité est à la résolution que le Conseil de sécurité devrait adopter à la fin de ce mois d'avril". Une façon de signifier que la vraie bataille se situe ailleurs et que l'instance décisionnaire s'appelle le Conseil de sécurité et non pas Ban Ki-moon.
Le roi Mohammed VI en a déjà donné le ton mercredi dernier dans un discours de clarification historique prononcé devant les chefs d’Etat du Conseil de coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Qatar, Bahreïn, Koweït et Oman), lors du premier Sommet Maroc-Pays du CCG, dénonçant les visées politiques de certains fonctionnaires de l’ONU, voire des tentatives de faire chanter le Maroc sur sa première cause, le Sahara.
Aux grands maux, les grands remèdesLe Maroc n’attend évidemment pas la sortie de la version définitive du rapport de Ban Ki-moon pour riposter. Le royaume mène, comme le certifie à Le360 une source diplomatique sous le sceau de l’anonymat, une bataille rangée, via ses canaux diplomatiques, pour contrer les complots ourdis contre son intégrité territoriale. La diplomatie royale joue un rôle décisif sur ce front précisément. Le soutien ferme et clair apporté par les pays du Conseil de coopération du Golfe, lors du premier Sommet Maroc-Pays du CCG, en est l’illustration.
Il faut également souligner que le Sahara marocain a fait l’objet d’une discussion approfondie entre le roi d’Arabie Saoudite et le président des Etats-Unis Barak Obama, dont la position, comme l’avait précisé le secrétaire d’Etat John Kerry lors d’un récent appel téléphonique avec le roi, reste favorable à l’offre marocaine d’autonomie, «le maximum de ce que le Maroc peut offrir» pour solder un conflit créé de toutes pièces par l’Algérie.
Il faut dire aussi que le Maroc mène une imposante bataille au sein du Conseil de sécurité pour mettre en échec les manœuvres de la partie ennemie, ainsi que ses relais africains au sein du Conseil, y compris ceux de l’ONU, mettant à profit le soutien des pays amis tels que la France, le Sénégal, l’Egypte, ainsi que la Russie et les Etats-Unis, à l’origine, comme il est de tradition, de l’élaboration des résolutions du Conseil de sécurité sur le Sahara.
Il ne faut pas ainsi se tromper d’enjeu. Comme l’a précisé Omar Hilale, c'est auprès des membres du Conseil de sécurité qu'il convient de peser. Car, c’est au Conseil de sécurité, et seulement au Conseil de sécurité, instance décisive de l’ONU, que reviendra le dernier mot. Le reste n’est que mauvaise littérature!