La Chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel de Safi a condamné Saïd Belghayatia, membre du PJD et ami du maire Abdeljalil Labdaoui, à huit ans de prison ferme. L’accusé était poursuivi dans une affaire de fraude de documents officiels, avec utilisation des tampons falsifiés d’un juge et de la direction d’enregistrement, pour s’accaparer et vendre un bien foncier de 2.500 m2. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 5 août, que le mis en cause a été arrêté suite aux instructions du parquet, après enquête judiciaire sur les contrats de vente relatifs au terrain en question, situé dans le quartier Klira, au sud du centre-ville de Safi. Le syndicaliste islamiste a été placé en garde à vue et soumis à une enquête préliminaire avant d’être déféré devant le parquet près la Cour d’appel de Safi.
Il a, par la suite, été présenté devant le juge d’instruction qui a décidé de le placer en détention préventive dans la prison locale, en attendant la fin des enquêtes avec les autres co-accusés. Au cours de son interrogatoire par le juge d’instruction, Saïd Belghayatia a été confronté à des preuves l’inculpant formellement. Les investigations avaient, en effet, permis de révéler, grâce à la technique du scanner, les opérations de falsification du contrat de vente par l’usage, notamment, de tampons falsifiés.
Le quotidien Al Akhbar souligne que l’accusé a, tout au long de cette procédure judiciaire, avoué que ce lot de terrain appartenait à l’un des membres de sa famille, décédé en 1991. Il a, par ailleurs, reconnu que la procuration coutumière qu’il avait présentée aux Adouls était falsifiée, tout comme l’acte de succession. Pour sa part, le responsable local du PJD à Safi, Abdelhadi Selmani, indique que le secrétariat régional du parti a décidé, en apprenant que l’un de ses membres était poursuivi en justice, de geler temporairement son adhésion, en attendant le jugement. Ce faisant, Selmani a essayé de minimiser le rôle de Saïd Belghayatia au sein du parti et du syndicat, en précisant qu’il n’y assumait aucune responsabilité organisationnelle ou délégataire.