La collusion du Polisario avec les mouvements terroristes, dont Daach, continue de polariser l’attention des médias internationaux. «Akhbar Al Alam», un site d’information turc, a réalisé un rapport d’enquête décapant sur la conversion terroriste du mouvement sous ce titre révélateur : «Les nouvelles orientations du Polisario vers les mouvements islamistes radicaux … d’Al-Qaïda à Daach». Dans ce rapport, relayé par Al Ahdate Al Maghribia, dans son édition du 6 au 7 décembre, la publication turque apporte de nouveaux éléments de preuves sur les liens, classiques et nouveaux, entre le front de Mohamed Abdelaziz et les organisations terroristes s’activant sur ce tristement célèbre axe du mal : Alger-Bamako-Niamey. Passons sur cette vieille-nouvelle connexion entre le Polisario et Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) du terroriste algérien Abdelmalek Droukdel, entre le Polisario et les Ansar Eddine de Liyad Ag Ghali, produit pur jus du DRS algérien (Département du renseignement et de la sécurité)… Bien d’instituts d’études et de recherches géopolitiques, dont l’European strategic intelligence and security (ESISC) de Claude Moniquet et l’Observatoire d’études géopolitiques de Paris présidé par Charles Saint-Prost, avaient alerté sur cette connexion islamo-séparatiste. Selon Akhbar Al Alam, c’est avec le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, Mujao, que le Polisario trempe depuis que ce mouvement a fait, mi-2011, une scission d’Al-Qaïda au Maghreb islamique dans le but d’étendre son «jihad» du Maghreb en Afrique de l’Ouest. Ce mouvement, dont le fondateur et chef est le Mauritanien Hamada Ould Mohamed Kheirou, a établi sa sinistre réputation sur les rapines et les rapts. Il doit sa célébrité à cette spectaculaire prise d’otages, en septembre 2012 au Mali, de travailleurs du Comité international de la Croix rouge (CICR).
Conversion terroriste du Polisario
Dans son enquête, Akhbar Al Alam passe en revue les différentes alertes lancées par de prestigieux instituts spécialisés en géopolitique et autres agences de renseignement. A l’appui de sa thèse sur «les nouvelles orientations terroristes du Polisario», le site d’information turc évoque un dernier rapport établi par le think-tank américain Atlantic council révélant un «accord tacite» entre le FP et Aqmi, sur fond de «business des otages». A cet effet, rappelons que le Mujao, partenaire du Polisario, avait empoché, en 2012, 15 millions d’euros en contrepartie de la libération de trois otages européens (deux Espagnols et une Italienne) enlevés dans les camps de Tindouf. Un forfait, entre autres, qui a porté l’Agence japonaise de renseignement, Kokusai Terrorismu Youran, à déclencher, en juillet 2014, le dispositif d’alerte et inscrire le Polisario sur la liste noire du terrorisme, rappelle le site d’information turc. L’année dernière encore, la même agence japonaise avait révélé, dans son rapport annuel sur le terrorisme, les liens que le front séparatiste avait établis avec Al Qaïda au Maghreb islamique, Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), sans compter les liaisons dangereuses entre le même front et les puissants Ansar Eddine, à l’origine de l’assaut donné contre Bamako (Mali) en 2013, et dont le chef n’est autre qu’un ex-agent du fameux DRS, Lyad Ag Ghali, une vieille connaissance de Mohamed Abdelaziz et un ex-habitué des camps de Tindouf. Voilà la face cachée d’un mouvement prêt à vendre son âme au diable pour «assurer» sa survie. Une survie d’ores et déjà compromise par son implication avérée dans l’activité terroriste à travers la région sahélo-saharienne, voire en Afrique de l’Ouest.