Certains responsables s’y attendaient et la sanction a fini par tomber. Le roi Mohammed VI, après s’être enquis du rapport de la Cour des comptes sur les retards dans l'exécution des projets programmés à Al Hoceima, a décidé de limoger, entre autres, quatre ministres de l’ancien gouvernement, reconduits dans l'Exécutif conduit par Saâd-Eddine El Othmani. Au-delà de savoir qui les remplacera, question qui va certainement alimenter les débats durant les prochains jours, ce sont les messages que renvoient les sanctions royales qui doivent aujourd’hui interpeller.
D’abord, le communiqué du cabinet royal insiste sur le fait que le souverain suit personnellement les projets dont il donne le coup d’envoi, en privilégiant une approche basée sur le respect des engagements, l’efficacité et la rapidité d’exécution. Les décisions prises, ce mardi 24 octobre, entrent dans le cadre d’une nouvelle approche. Elles concernent non seulement la région d’Al Hoceima, mais la totalité les régions du Maroc ainsi que toutes les personnes qui ont des responsabilités dans ce pays. C’est là un signal fort envoyé aussi bien au pouvoir central qu'aux responsables locaux, dans toutes les régions du royaume, quelque soit leurs rangs ou leurs statuts. La reddition des comptes est désormais la règle.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que des instructions ont été donnéees au ministre de l’Intérieur pour mener des inspections et des audits concernant l’ensemble des responsables relevant de son département dans toutes les villes du Maroc. Personne n’est donc à l’abri s’il manque à ses engagements et d’autres sanctions pourraient être décidées dans un avenir proche.
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Un autre point est particulièrement important a été soulevé par le communiqué du cabinet royal: les Centres régionaux d’investissement (CRI). Ces établissements, censés être des locomotives de l’investissement, et partant du développement socio-économique dans les régions, sont souvent pointés du doigt -à l’exception de certains rares cas- pour leur manque d’efficacité, voire des lacunes liées aux rôles qu'ils sont censées remplir.
Désormais, comme l’a mentionné le communiqué, leur travail sera passé au peigne fin par la Cour des comptes et ce, conformément aux orientations royales.
Plus globalement, le communiqué du cabinet royal a, une nouvelle fois, mis l’accent sur la bonne gouvernance et les réponses aux doléances des citoyens. Le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani a été appelé à y accorder tout l'importance nécessaire, dans le cadre du respect des lois en vigueur.