Pour un non-événement, c’en est un. Le Polisario, ou ce qu’il n’en reste, nous a habitués à ce disque usé dès lors qu’il a signé l’accord de cessez-le-feu en ce mémorable 15 octobre 1991. «Nous n’avons d’autre choix que de reprendre les armes», ne cesse-t-il de klaxonner, au point que cette «menace» donquichottesque a fini par faire rire y compris dans les chaumières de Tindouf tellement elle est devenue ridicule. Mais, cette fois, il semble que cette menace a bonne presse. Relevée dans la bouche du pseudo-«ministre sahraoui des affaires étrangères», le dénommé Mohamed Salem Ould Salek, elle a eu, outre l’inénarrable agence algérienne à produire des ragots, les «honneurs» de l’Agence France presse et, contre toute attente, une bonne place en «Unes» de la presse nationale! Mais au nom de quelle Providence cette vieille-nouvelle menace, destinée plutôt à la consommation locale, a-t-elle donc pris une aussi grande ampleur médiatique? A moins que le Polisario n’ait bidouillé la bombe «A», il serait surréaliste d’imaginer que sa menace ait pu produire cet effet médiatique pétaradant. Mais passons, car là n’est pas l’enjeu. L’enjeu, puisque c’est de cela qu’il s’agit, est à chercher plutôt dans le décapant discours royal de la Marche verte. «Les effets du discours royal sur le Polisario sont tels que des dirigeants du front ne font plus mystère de leur intention de rallier le Maroc», révèle Al Akhbar, dans son édition de ce mardi 11 novembre. Une expectative qui, toujours selon Al Massae, aura mis aux abois le front de la Honte, et son sponsor officiel, l’Algérie. A Tindouf comme à Alger, l’on craint sérieusement que l’ultimatum royal -2015 sera une année cruciale pour le dossier saharien- ne pousse les dirigeants polisariens à faire défection et rejoindre en masse, le plus tôt possible, leurs proches dans les provinces sahariennes. Pour rappel, le souverain avait annoncé, en ce glorieux 6 novembre, la ferme détermination du royaume à mettre en œuvre, à l’horizon 2015, le plan de régionalisation avancée, dernière ligne droite avant la mise en application de l’Initiative nationale pour octroyer un statut d’autonomie aux provinces sahariennes marocaines, plantant ainsi le dernier clou au cercueil du mirage séparatiste.
Les gesticulations désespérées d’Alger
Vous l’avez bien lu dans le discours du souverain : «Le plan d’autonomie est le maximum que peut offrir le royaume» pour tourner la page du conflit quarantenaire créé de toutes pièces autour du Sahara marocain. Le verdict est sans appel. Autant que ces arguments en or massif alignés par le roi Mohammed VI, en riposte à ces manœuvres dilatoires orchestrées par Alger dans la tentative mesquine de faire de l’ombre à l’offre marocaine d’autonomie, à l’origine même du lancement, en 2007, des négociations de Manhasset, sous l’égide des Nations unies. Le souverain a démonté, point par point, les allégations fallacieuses de «l’Algérisario», allant de cette supposée «exploitation des ressources naturelles du Sahara » (pour chaque dirham des recettes sahariennes, le Maroc en investit 7) à ces fictives «violations des droits humains» (le Maroc est le seul pays au Maghreb à coopérer pleinement avec le Conseil des droits de l’Homme, à Genève), en passant par cette tentative désespérée de «modifier les paramètres de négociations» (se leurre celui qui pense pouvoir changer la nature du conflit en bidonnant des rapports biaisés dans les coulisses feutrées des Nations unies). Que faut-il ajouter encore? Rien. A part, peut-être, que l’argumentaire royal a retenti comme un séisme du côté d’Alger. Voilà ce que cela donne : un festival de gesticulations inutiles à notre frontière orientale avec l’Algérie. De quoi ces gesticulations sont-elles le nom? Plus de peur que de mal!