Rentrée politique: voici à quoi il faut s’attendre

Le conseil de gouvernement présidé par Saâd-Eddine El Othmani. . DR

Revue de presseKiosque360. Une rentrée politique sous le signe des élections. Les partis s’y sont mis tôt cette année, mais beaucoup reste à faire. Quant au gouvernement, il aura du pain sur la planche.

Le 05/09/2020 à 07h19

Dans les conditions normales, la rentrée politique au Maroc coïncide avec l’ouverture de l’année législative. Soit le deuxième vendredi d’octobre. Cette année, la situation inhérente à la crise sanitaire et la perspective des élections font que la reprise se fera un peu plus tôt, observe l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 4 septembre.

Au moment où le pays entame sa relance économique, et l’accompagnement législatif qu’elle induit, se profile une année électorale difficile, et donc un marathon en termes de préparation. Un processus qui a d’ailleurs été entamé particulièrement tôt, puisque les premières concertations entre les partis et le ministère de l’Intérieur ont démarré début juillet. Ce dont se félicite d’ailleurs l’opposition, notamment l’Istiqlal.

Cette première phase des rencontres, rappelle l’hebdomadaire, s’est soldée par la soumission des propositions des partis relatives aux différents aspects du processus électoral au ministère. On notera au passage que, selon certaines sources, contrairement aux trois formations de l’opposition, l’Istiqlal, le PAM et le PPS, qui ont présenté des propositions communes dans un mémorandum conjoint, la majorité y est allée en rangs dispersés. Les propositions présentées par l’USFP sont par exemple à l’opposé de celles soumises au ministre par le PJD. Ce qui n’augure rien de bon pour le reste du mandat.

Cela dit, souligne l’hebdomadaire, au-delà de ces tractations, les partis ont un agenda très chargé. Indépendamment de la capacité des uns et des autres à couvrir la totalité ou une partie des circonscriptions électorales de chacun, il s’agit bien de trouver des candidats valables pour 515 sièges au Parlement, dont 395 à la première Chambre, en plus de 31.000 dans les communes et quelque 678 sièges dans les conseils régionaux. Cela sans compter les conseils provinciaux et préfectoraux et les chambres professionnelles.

Bref, une lourde tâche attend les commissions électorales des partis sans parler du casse-tête pour les accréditations, les fameuses «tazkiate». C’est une véritable problématique pour nos partis qui doivent gérer les égos et les ambitions des uns et des autres, tout en veillant à présenter des candidats crédibles. Cette gestation s’accompagne aussi de son lot de mécontentements, d’apparition de clans avec une force de nuisance non négligeable et même de départs dans le cadre de la transhumance politique. Certains partis, relève La Vie éco, sont beaucoup plus exposés que d’autres, mais aucun n’y échappe réellement.

Les partis doivent également produire non pas un seul mais trois programmes électoraux. Et ce n’est pas une affaire de jours ou de semaines quand on veut produire un programme qui se respecte et qui pourrait éventuellement servir d’ossature au programme gouvernemental. Certains s’y sont pris d’ailleurs très tôt, comme le RNI avec son initiative «100 jours, 100 villes», observe l’hebdomadaire.

Par ailleurs, l’Exécutif, en fin de mandat, doit mettre les bouchées doubles. En plus de gérer la relance de la machine économique, il devra s’atteler à la finalisation de son programme, sur la base duquel il a été investi par le Parlement. Le gouvernement devrait, entre autres, poursuivre le parachèvement de la mise en œuvre de la régionalisation avancée. Et ce, avec la finalisation du chantier de la déconcentration administrative.

Il sera aussi question de sa réforme de l’Administration avec la mise en œuvre de la loi sur la simplification des procédures administratives et la poursuite, voire la généralisation, de la digitalisation de l’administration et des services publics.

Par Amyne Asmlal
Le 05/09/2020 à 07h19