Des dirigeantes de premier plan des trois partis formant la majorité (Rassemblement national des indépendants -RNI, Parti authenticité et modernité -PAM, et Parti de l’Istiqlal -PI) sont entrées en révolte contre leur leader, se prévalant du droit à se voir confier un poste de ministre lors du remaniement gouvernemental annoncé.
Les contestataires réclament, de plus, des portefeuilles ministériels qu’Assabah de ce lundi 10 juin 2024 qualifie d’«importants» et qui équivaudraient à «leur renommée et à leurs compétences».
Selon des sources informées, elles font actuellement pression sur les secrétaires généraux de leur parti, ainsi que sur tous ceux de leur formation dont l’opinion a la réputation d’être influente, afin de ne pas être marginalisées dans le processus de concertations entamé par les trois leaders composant l’actuelle majorité gouvernementale, Aziz Akhannouch (RNI), Nizar Baraka (PI), et le triumvirat dirigeant du PAM (composé de Fatima-Zahra Mansouri, Mehdi Bensaïd et Salaheddine Aboulghali).
Ces mêmes sources soulignent que les femmes «ministrables», qui sont soutenues par des ONG de défense des droits de l’homme et d’autres issues de la société civile, refusent de se retrouver à être ce qu’elles qualifient de «roues de secours».
Elles ne veulent pas d’un poste de secrétaires d’État pour, expliquent-elles, «terminer l’action ministérielle des hommes», ni qu’on leur confie des missions «taillées sur mesure» dans certains ministères, dans ce processus en cours de restructuration du gouvernement, ou dans le scénario, encore à l’ébauche, d’un «échange de postes ministériels».
Cette pratique-ci, ont-elles estimé, s’est avérée inefficace, car elle «impacte négativement la gestion du gouvernement».
En coulisses, les débats dans les partis portent avant tout sur les critères de la désignation de candidats aptes à tenir des commandes au gouvernement, en privilégiant avant tout leurs compétences plutôt que le «degré d’allégeance», explique Assabah, dont ils peuvent faire preuve envers les leaders des trois partis de la coalition, ou envers des personnalités influentes de ces mêmes partis.
Tout cela signifie donc, écrit le quotidien, que la nouvelle restructuration du gouvernement a avant tout pour but de combler les retards accusés par certains ministres dans la conduite de leurs missions.
Les avis des dirigeants de la majorité ne sont toutefois pas sur la même ligne, à propos de la meilleure façon d’évaluer individuellement l’action de chaque ministre, car ce jugement nécessite la tenue de réunions chronophages, afin d’être impartial sur l’efficacité et la pertinence de l’ensemble des décisions prises dans chaque secteur ministériel.
Assabah indique donc qu’exceptés Aziz Akhannouch, président du RNI, en sa qualité de chef du gouvernement, les ministres dont les missions relèvent de prérogatives régaliennes et, à un degré moindre, Fouzi Lekjaa (en charge du Budget de l’État), Abdellatif Ouahbi (à la Justice), Nizar Baraka (à l’Équipement et à l’eau), Mehdi Bensaïd (à la Culture et à la jeunesse) et Fatima-Zahra Mansouri (à l’Habitat et à l’urbanisme), l’évaluation des missions de l’action de l’ensemble des autres membres du gouvernement s’effectuera en fonction de comparaisons entre le programme gouvernemental et ce qu’ils auront réalisé dans la conduite des secteurs ministériels qui leur ont été dévolus.