Le haut conseiller du président américain pour les affaires arabes et africaines, Massad Boulos, persiste et signe. Dans une interview exclusive accordée à Sky News Arabia, il affirme que les États-Unis affichent «un optimisme réel» quant à la conclusion d’une solution finale à la question du Sahara marocain. Il a indiqué que «lorsqu’il y aura un règlement durable de la question du Sahara, le règlement du différend entre l’Algérie et le Maroc deviendra beaucoup plus facile» (voir vidéo à partir de la minute 9:00).
Pour le diplomate américain, un rendez-vous important se tiendra au Conseil de sécurité le jeudi 30 octobre concernant le dossier du Sahara, et cette échéance est «très importante». Dans ce sens, il a précisé que Washington «travaille avec tous les partenaires et alliés, en particulier le Maroc et l’Algérie, pour parvenir à une résolution au Conseil de sécurité qui satisfasse autant que possible tous les acteurs… et nous savons que ce n’est pas facile de satisfaire tout le monde».
Le renouvellement du mandat de la MINURSO en débat
Boulos a poursuivi en expliquant que les États-Unis s’efforcent «avec toutes les parties au Conseil de sécurité» d’«arriver à un langage qui rapproche les points de vue autant que possible, en vue de la phase 2, qui concerne le règlement global entre les deux pays». Il a ajouté: «Toutes les questions sont ouvertes à discussion, notamment celle du renouvellement du mandat de la MINURSO».
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«La position des États-Unis et de Donald Trump est très claire sur le sujet du Sahara. Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara dans le cadre de l’initiative d’autonomie. La souveraineté du Maroc sur son Sahara, pour Trump et Washington, n’est pas remise en question. Nous considérons que la proposition marocaine sur le Sahara est le meilleur projet», a insisté Massad Boulos.
Il a confirmé que «le Maroc est avec des idées constructives dans le cadre de la proposition d’autonomie». «Nous sommes optimistes au sujet de la question du Sahara. Nous sommes optimistes parce que nous savons que le roi Mohammed VI du Maroc a décidé que nous sommes capables de parvenir à une solution définitive et rapide, et nous savons également que les Algériens sont ouverts à cette discussion constructive», a-t-il rajouté.
À quelques jours du vote de la résolution 2025 du conseil de sécurité, ce discours marque un renforcement de l’engagement américain dans le dossier du Sahara, en plaçant l’accent sur la reconnaissance de la souveraineté marocaine et l’autonomie comme base de solution, tout en impliquant l’Algérie. L’échéance du Conseil de sécurité mentionnée par Boulos apparaît ainsi comme un jalon important, susceptible de marquer un tournant diplomatique. De plus, son insistance sur «un langage qui rapproche les points de vue» suggère une volonté de dépassement des blocages, en mobilisant l’arène multilatérale pour progresser vers un règlement global.
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Les propos de Massad Boulos apportent la preuve que les États-Unis sont droits dans leurs bottes sur la question et s’inscrivent dans une longue suite de positions favorables au plan d’autonomie. En avril 2025, le même Massad Boulos a affirmé que «la position américaine est claire et sans équivoque» sur la souveraineté du Maroc sur le Sahara, rappelant que les États-Unis reconnaissent pleinement cette souveraineté et soutiennent la proposition d’autonomie marocaine comme seule solution juste et durable. En juillet 2025, lors d’une visite à Alger, le diplomate américain a d’ailleurs discrètement encouragé les autorités algériennes à accepter le plan d’autonomie marocain pour le Sahara, ou à du moins modérer le rôle du front Polisario.
En septembre 2025, lors d’un entretien avec l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, Massad Boulos a réaffirmé que «l’autonomie authentique sous souveraineté marocaine constitue la seule solution réalisable pour le Sahara occidental». Le même mois, il a annoncé que les États-Unis réaffirment leur soutien à la souveraineté du Maroc sur son Sahara et encouragent les investissements américains dans les provinces du Sud du Royaume.
Derrière Massad Boulos, c’est toute l’administration Trump qui s’engage. Le 19 octobre 2025, lors d’une interview diffusée sur la chaîne américaine CBS dans le cadre de l’émission «60 Minutes Overtime», Steve Witkoff, envoyé spécial du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, a annoncé que les États-Unis œuvraient activement à la conclusion d’un accord de paix entre le Maroc et l’Algérie, avec l’objectif de finaliser celui-ci dans un délai de 60 jours. Cette déclaration a été faite en présence de Jared Kushner, gendre et conseiller principal du président Trump.








