C’est un véritable procès que vient de faire le bureau de Conseil qui accompagne la région de Casablanca-Settat, dirigé par l’Istiqlalien Abdelatif Maazouz, à son prédécesseur le Pamiste Mustapha Bakkoury.
Dans son édition du vendredi 22 juillet, Assabah revient sur la cérémonie de présentation d’une étude commandée par Abdellatif Maazouz et son équipe, et dont l’objet était, entre autres, d’évaluer les réalisations de la Région durant le précédent mandat. L'étude comprend l'évaluation de l'ancien plan de développement ainsi que l'accompagnement pour l'élaboration du nouveau plan et coûte à la région plus de 8,6 millions de dirhams.
Résultats des courses: les critiques ont coulé à flots concernant les anciennes réalisations pointant directement du doigt la responsabilité, morale et politique, de Mustapha Bakkoury et son équipe. Comme le rapporte la publication, devant un parterre constitué du wali de la région, de gouverneurs, d'élus et présidents d’organismes tiers, les consultants du cabinet américain ont expliqué que pas moins de 70 projets entrant dans le cadre du plan de développement de la région pour la période 2016-2021 n’ont pas été contractualisés, soit 27% du total des projets prévus. De même, une trentaine de projets ont subi des modifications plus ou moins importantes, tandis que 104 projets ont été programmés, bien après l’adoption du plan de développement.
Les consultants ont également démontré que 65 projets ont fortement souffert de la lenteur dans les procédures administratives, sachant que seuls 52 projets ont effectivement pu être réalisés dans les délais initialement prévus. Les dysfonctionnements constatés lors du précédent mandat ne s’arrêtent pas là. Assabah explique que parmi les griefs figurent également l’annulation de l’équivalent de la moitié des investissements prévus durant cette période, et qui devaient atteindre les 1,15 milliard de dirhams. Les projets abandonnés concernent différents domaines, comme l’innovation, l’entrepreneuriat ou le développement rural.
Sur un autre registre, le cabinet de consulting a regretté dans sa présentation que l’ancien bureau du Conseil de la région n’ait pas initié la création des quatre sociétés de développement local prévues pour mener à bien les projets programmés. Résultats: seuls 24% des projets dont la région assurait la responsabilité ont été réalisés, tandis que 57% des projets dont la charge revenait à des partenaires de la Région ont réellement vu le jour.
D’après Assabah, les remarques du cabinet de consulting envers la gestion de l’ancien bureau du Conseil de la Région étaient si nombreuses et si critiques qu’une gêne a rapidement commencé à se faire ressentir chez les participants. Au point que le wali a dû intervenir pour apaiser la situation. Il a ainsi tenté de défendre Mustapha Bakkoury et son équipe en déclarant qu’il ne fallait pas les rendre responsables de tous les dysfonctionnements constatés, en raison principalement du fait que l’expérience de la régionalisation commençait à peine à être déployée lors du précédent mandat.