Le Front des forces démocratiques (FFD), représenté par quatre députés à la Chambre des représentants, a rendu public, vendredi à Rabat, un mémorandum articulé autour de huit axes relatifs à la réforme du code électoral. L’une des propositions majeures porte sur l’instauration du vote obligatoire, mesure inédite dans le paysage politique marocain.
Lors d’une conférence de presse, le secrétaire général du FFD, Mustapha Benali, a justifié cette orientation par la nécessité de «remédier au taux élevé d’abstention», soulignant que le cadre juridique actuel prévoit un scrutin libre et volontaire, organisé au suffrage universel direct et à la proportionnelle de liste. Le parti avance toutefois l’idée d’un scrutin nominal à deux tours, qu’il estime plus à même de garantir une représentativité effective et une légitimité accrue des élus.
Parallèlement, le FFD recommande l’adoption par l’ensemble des formations politiques d’une charte d’éthique électorale, afin de prévenir les pratiques déviantes et d’assurer la transparence du processus. Dans le même esprit, le parti préconise un allongement de la durée du mandat réservé aux femmes députées, qui passerait à dix ans, répartis en deux législatures successives de cinq ans. Selon M. Benali, cette mesure vise à «renforcer le capital d’expérience des élues et consolider leur présence sur la scène politique nationale et internationale».
Le document du FFD formule également des propositions portant sur la révision du découpage électoral, l’assainissement du registre des électeurs et l’ouverture permanente des inscriptions sur les listes électorales. Le parti souligne, à cet égard, la responsabilité centrale du ministère de l’Intérieur, qualifié de «garant d’un scrutin libre, transparent et crédible».
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En introduction de son intervention, le secrétaire général a rappelé l’importance des orientations royales ainsi que l’initiative du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, d’ouvrir un cycle de concertations avec les forces politiques autour de la réforme électorale.
Créé en 1997 à la suite d’une scission avec le Parti du progrès et du socialisme (PPS), le FFD entend, à travers ces propositions, affirmer sa singularité et contribuer au débat national en amont des élections législatives prévues pour 2026.







