Rahhou se plaint d'être marginalisé par El Othmani

Ahmed Rahhou est le président du Conseil de la Concurrence. 

Ahmed Rahhou est le président du Conseil de la Concurrence.  . DR

Revue de presseKiosque360. Le chef du gouvernement n’a pas demandé l’avis, pourtant légalement obligatoire, du Conseil de la concurrence avant l’octroi des aides publiques aux entreprises. L’Exécutif n’a pas non plus jugé urgent de mettre en place un cadre légal à même de prévenir contre les pratiques anticoncurrentielles.

Le 28/07/2021 à 20h07

Ahmed Rahhou, récemment nommé à la tête du Conseil de la concurrence, s’est plaint, dans le premier rapport du Conseil rédigé par ses soins, d’avoir été marginalisé par le chef du gouvernement. Selon le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 29 juillet, le président du Conseil de la concurrence reproche au chef de l’Exécutif de ne pas l’avoir consulté au sujet des aides accordées par le gouvernement aux entreprises, dans le cadre de l’atténuation des effets de la pandémie sur l’économie nationale.

Pourtant, affirme le quotidien, le président du Conseil a bien saisi le chef du gouvernement à ce propos, lui rappelant l’impératif de saisir cette institution pour avis avant de procéder à la distribution des aides publiques aux entreprises. Lequel avis devient d’ailleurs opposable au gouvernement en la matière. Ainsi, comme il a été précisé dans le rapport annuel, relatif à l’exercice 2020, qui vient d’être rendu public et dont le quotidien a repris des extraits, dans ce contexte de crise, le Conseil de la concurrence a effectivement transmis au Chef du gouvernement une lettre rappelant l’obligation légale de demander l’avis préalable dudit Conseil concernant les dispositifs gouvernementaux relatifs aux aides de l’Etat. Mais il semble que l’Exécutif n’a pas donné suite à cette missive.

L’ancien banquier reproche également à l’équipe d’El Othmani son retard dans l’élaboration et la mise en œuvre des textes de loi qui sanctionnent les pratiques anticoncurrentielles. Dans son rapport annuel, le président du Conseil souligne ainsi l’impératif de la mise en place d’un arsenal juridique à même de lutter contre toute pratique de nature à porter atteinte à la libre concurrence. La présence de ce cadre juridique, poursuit le quotidien, aurait pu aider à élaborer un cadre provisoire claire, avec des directives précises, permettant à la fois d’organiser, dans des condition respectant les règles de la concurrence, les relations entre entreprises et les aides accordées par l’Etat dans le but de faire face aux répercussions de la crise sanitaire.

Par ailleurs, poursuit le quotidien, le président du Conseil de la concurrence a souligné dans ce rapport que le Maroc était sorti grandi de la pandémie par la façon exemplaire, sous la conduite du Souverain, dont la crise a été gérée, ce qui fait que notre pays a souvent été cité, et continue de l’être, comme un modèle pour sa gestion de la pandémie. Cela notamment grâce à la mobilisation de 120 milliards de dirhams, soit 11% du PIB, pour soutenir la relance de l’économie nationale. Le Maroc se situe ainsi au niveau des pays les plus audacieux en matière de relance post-crise.

De même, le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, créé à cet effet, appuiera la politique de relance de l’économie nationale, et devrait permettre au tissu économique de trouver le support nécessaire pour un redémarrage rapide. Cette action sera rendue possible grâce aux mécanismes envisagés de soutien direct aux entreprises, de financement de grands projets d’investissement et de facilitation d’accès aux financements bancaires adossés aux mécanismes de garantie prévus, que le Fonds va pouvoir appuyer.

Par Amyne Asmlal
Le 28/07/2021 à 20h07