Alors qu’il vient d’être publié au Bulletin officiel après son adoption par le conseil communal, le nouveau plan d’aménagement de Rabat suscite toujours de nombreuses interrogations. Ces réactions sont principalement dues aux modifications inattendues apportées par rapport à la version précédente du plan, restée en suspens pendant quatre ans.
C’est ce que rapporte Al Akhbar dans son édition du vendredi 7 mars, expliquant que l’adoption rapide de ce plan a amplifié les inquiétudes quant aux bénéficiaires réels du projet, notamment en raison des changements radicaux prévus dans certaines zones résidentielles qui pourraient entraîner le déplacement de nombreuses familles.
Pour l’heure, aucune réaction n’a été faite par les autorités. Ce qui n’est pas pour calmer les détracteurs de ce plan. En effet, ajoute le quotidien, la mise en œuvre de ce texte reste entourée de mystère. Des sources locales indiquent que le nouveau plan d’aménagement prévoit la démolition de blocs résidentiels comptant des dizaines de logements, remplacés par des immeubles de six étages, sans procédure claire d’expropriation conforme à la loi.
Les inquiétudes ont été amplifiées par la démolition récente d’habitations dans le quartier Sania Gharbia, où les autorités ont contourné les procédures légales d’expropriation et négocié directement et discrètement avec les propriétaires pour fixer des compensations. Cette approche, souligne Al Akhbar, a entraîné l’expulsion de dizaines de familles locataires, sans aucune intervention officielle pour les protéger ou leur fournir d’alternatives.
En conséquence, de nombreux propriétaires ont mis en vente leurs biens pour éviter un avenir incertain. En parallèle, l’élargissement de certaines rues et l’identification des bâtiments à démolir ont déjà été actés, selon les délibérations du conseil communal.
Ce plan d’aménagement est devenu source d’embarras pour les élus locaux, incapables de fournir des explications claires aux citoyens. Selon Farouk El Mehdaoui, conseiller communal de la Fédération de la gauche, l’Agence urbaine a refusé de répondre précisément aux interrogations concernant ce projet, ce qui alimente les doutes sur ses conséquences sociales. La construction d’immeubles de six étages dans des zones déjà densément peuplées et l’élargissement d’axes comme l’avenue As-Salam renforcent les craintes d’expropriations injustes, laissant les habitants à la merci de la spéculation immobilière, explique le quotidien.
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