Ayant choisi de faire cavalier seul, lors des dernières élections, en quittant la Fédération de la Gauche démocratique (FGD), le Parti socialiste unifié (PSU), dirigé par Nabila Mounib, est en train de liquider sa récolte électorale.
En effet, le parti a brandi, dimanche dernier, un carton rouge à quatorze conseillers communaux dans différentes régions. Et c’est le bureau politique du parti qui leur a reproché d’avoir conclu des alliances locales avec d’autres formations politiques que le parti de la Lettre considère comme des lignes rouges, ces formations étant notamment qualifiées de «partis de l’administration rompus à la corruption».
La décision a été approuvée par le bureau politique, dont la majorité des membres ne s’est pas présentée aux dernières élections, constate le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 14 octobre. Et de s’interroger sur la légitimité de cette décision prise par une majorité de membres qui ne s’est pas présentée aux élections. Or, «comment admettre que des membres qui ne se sont pas présentés aux élections expulsent des militants élus par la population et portés par les urnes aux conseils communaux?», s’interroge le quotidien.
«Personne ne sait où vont Nabila Mounib et son bureau politique du PSU. Ces décisions ne transforment-elles pas le PSU en une sorte de patrimoine immatériel, puisqu'il perd des élus capables de convaincre les citoyens, de gagner des sièges, de prendre part à l’expérience de gestion de la chose locale et d’arrêter de jouer le rôle de l’opposition pour l’opposition», avance le quotidien. Et d'ajouter que si Nabila Mounib et son bureau politique «mènent un combat contre l’asservissement et la domination du centre, ils pratiquenet en réalité une dictature sans s'en rendre compte».
Il est concevable, souligne le quotidien «de refuser de nouer des alliances avec certaines formations politiques à l’échelle nationale et de prendre des décisions et des positions politiques qui vont dans ce sens, mais au niveau local. Il y a d’autres considérations qui n’ont aucune relation avec les calculs du centre». De même, fait remarquer le quotidien, il est inconcevable de traiter toutes les formations politiques de «partis de l’administration rompus à la corruption».