Dans sa livraison du vendredi 27 mai, le quotidien arabophone Assabah rapporte que Nizar Baraka a décidé d’engager une lutte sans merci contre ceux, malheureusement très nombreux, qui s’accaparent ou exploitent illégalement les biens publics de l’Etat. Il s’agit en l’occurrence de l’espace maritime à usage commercial ou d’habitation, illégalement occupé et souvent démesurément agrandi, de l’exploitation sans autorisation des carrières de sable et des forages clandestins de puits. Des pratiques illégales dont les effets sur la destruction de l’environnement naturel ne sont plus à démontrer.
Nizar Baraka a ainsi reçu un soutien de taille, celui de Moulay El Hassan Daki, président du ministère public. En effet, les deux responsables ont explicitement menacé tous les contrevenants et coupables d’accaparement illégal des biens publics de l’Etat de poursuites judiciaires, dans le strict respect des lois en vigueur.
Selon Assabah, il a été ainsi décidé, en plus de la protection de tous les dénonciateurs des mafias du détournement de l’espace public et des carrières, qu'une meilleure protection de l’espace public de l’Etat sera désormais assurée à travers le contrôle, mais aussi la formation des ressources humaines chargées de s’assurer de l’application de la loi dans ce domaine.
Le ministre de l’Equipement et le président du ministère public ont signé, mercredi dernier à Rabat, une convention de partenariat, en présence de Mohamed Abdennabaoui, premier président de la Cour de cassation et président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, et de Mohamed Benalilou, médiateur du royaume, représentant le ministère de la Justice.
La signature de cette convention, dont l’objectif est la protection des biens publics de l’Etat, a été saluée par Nizar Baraka, qui l’a justifiée par le rôle stratégique de son département qui supervise tous les grands chantiers et infrastructures du pays. Il ainsi expliqué que l’assiette foncière de l’Etat, surtout maritime, hydraulique et routière, qui ne cesse de grandir, mérite une meilleure protection juridique.
Ainsi, d’après les chiffres qu’il a cités, le Maroc compte actuellement 54.334 km de réseau routier, 1.800 km d’autoroutes, 269 barrages, 40 ports et un littoral maritime de 3.500 km. Ce développement infrastructurel a entraîné une forte pression sur la demande en foncier et sur les carrières de sable dont le nombre s’élève actuellement à 2.500.
Assabah ajoute que Nizar Baraka s’est plaint des pertes énormes enregistrées par le ministère de l’Equipement et de l’eau, suite aux pratiques illégales sont souffre le domaine public de l’Etat, ce qui explique son recours aujourd’hui au soutien de l’appareil judiciaire.
Pour sa part, El Hassan Daki s’est félicité de la signature de cette convention de partenariat et de coopération avec le ministère de l’Equipement, précisant que le ministère public, en application de la constitution, se tient toujours prêt à coopérer avec les autres pouvoirs et institutions en vue d’assurer le droit à un environnement sain, et la protection du patrimoine naturel et sa durabilité.