Le débat détaillé au sein de la Commission de l’Enseignement et des affaires culturelles et sociales s’apprête à franchir un tournant majeur: les représentants des syndicats préviennent que certaines lignes rouges ne doivent pas être dépassées
Ils soulignent d’abord que le texte doit être examiné simultanément avec les négociations du dialogue social, initialement prévues en septembre 2024, mais retardées de six mois, d’après leurs dires. «Ce dialogue aurait permis de préparer le terrain aux discussions sur le projet de loi organique sur le droit de grève», a expliqué Youssef Allakouch, numéro 2 de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM, proche de l’Istiqlal).
Il rappelle que les syndicats les plus représentatifs défendent «les droits des salariés, conformément à la Constitution, tout en préservant les intérêts du pays», faisant référence à l’attractivité du Maroc pour les investisseurs. «Le texte présenté par le gouvernement doit se conformer aux conventions internationales, notamment celles de l’Organisation internationale du travail (OIT), afin de promouvoir la justice sociale et le travail décent sur la base dialogue social», a-t-il déclaré.
Lignes rouges
Selon Youssef Allakouch, plusieurs points de discorde demeurent. Dans le projet de loi, les syndicats exigent «une distinction claire et précise entre grève et sit-in», la reconnaissance du droit au sit-in , et l’interdiction d’infliger des amendes lors d’un piquet de grève.
«Nous voulons également la suppression de toute sanction judiciaire en cas de grève, y compris dans le Code pénal, qui doit être aligné sur le projet de loi organique», précise le responsable syndical, rappelant en effet que si le texte relatif au droit de grève abolit certaines sanctions, ce n’est pas le cas du Code pénal, qui les maintient.
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L’Union marocaine du travail (UMT) et la Confédération démocratique du travail (CDT) ont à leur tour durci leur position en annonçant leur participation à une marche de protestation le dimanche 19 janvier à Rabat, placée sous l’appellation «Front de soutien à la classe laborieuse».
Ce «Front» rassemblera d’autres syndicats, dont l’Organisation démocratique du travail (ODT, proche du Parti authenticité et modernité), la Fédération démocratique du travail (FDT, proche de l’Union socialiste des forces populaires-USFP) et l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM, affiliée au Parti de la justice et du développement-PJD), ainsi que des militants du Parti du progrès et du socialisme (PPS), de l’USFP et du PJD.