Profession: ex-ministre, futur député inchallah!

DR

Revue de presseKiosque360. Après les fastes que permettent les portefeuilles ministériels, chaque ancien responsable essaie de se recycler comme il peut dans la «vie civile». Mais la plupart d'entre eux ne lâchent pas l’affaire et préparent un éventuel retour par la voie des urnes. Les détails.

Le 01/06/2015 à 06h59

Plus de chauffeur pour ouvrir la portière d’une voiture avec force "N3am sidi", plus de jardinier pour tailler les hibiscus de la villa et plus de tapis rouge au Maroc comme à l’étranger. C’est le terrible et nouveau quotidien de ceux qui quittent le gouvernement de leur plein gré ou par décision de leur parti politique. Mais la plupart tiennent, quoique difficilement, le coup et cherchent la meilleure manière de rebondir et de revenir au-devant de la scène. C’est l’idée générale du dossier politique d'Al Akhbar dans son édition de ce lundi 1er juin.

Le quotidien revient en effet sur la nouvelle vie de plusieurs ex-ministres des gouvernements Benkirane, chamboulés au gré de deux remaniements. Exemples des plus «traumatisants»? Ceux des cinq ministres istiqlaliens qui ont présenté leur démission en mai 2013. Car, quand on est ministre et qu’on démissionne, on perd du coup le droit à toutes sortes d’indemnités: soit 15.000 à 24.000 DH par mois et, surtout, une «prime de départ» avoisinant les 260.000 DH, explique Al Akhbar. Cependant, il y a au moins deux ministres de l’Istiqlal qui sont arrivés à tirer leur épingle du jeu. Youssef Amrani, ancien ministre délégué aux Affaires étrangères, a rejoint le cabinet royal en tant que conseiller. Nizar Baraka, ex-Argentier du royaume, a hérité de la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE). «La famille est le grand gagnant après le ministère», souligne ainsi Al Akhbar qui affirme que les anciens ministres trouvent enfin du temps à consacrer à leurs proches.

I will survive !La vie continue après le ministère. Pas de la même manière pour tout le monde, mais chacun essaie de se recycler à sa manière. Ancien chef de la diplomatie, le PJDiste Saâd Eddine El Othmani a repris du service dans sa clinique de psychiatre à Rabat, tout en restant président du Conseil national de son parti. Ses camarades de parti, El Habib Choubani et Soumia Benkhaldoun, auront le temps de préparer, sans (presque) craindre quoi que ce soit, leur mariage qui a été en grande partie derrière leur renvoi de Benkirane II. Abdeladim El Guerrouj, ministre délégué à la formation professionnelle, est toujours en retraite chez ses oncles Boutchichis dans la région de Berkane. L’ancien ministre haraki digère mal le fait d’avoir été obligé de quitter le navire, sans ménagement. Quant à son camarade de parti, Mohamed Ouzzine, il rebondit doucement. Remercié après le scandale de «la raclette et le seau», l’ancien ministre de la Jeunesse et des sports reprend du poil de la bête au sein du Mouvement populaire. La plupart des anciens ministres préparent d'ailleurs leur retour par la voie des urnes en 2016. Mais d’autres semblent avoir sombré dans l’oubli. Qui se souvient aujourd’hui qu’un Abdellatif Maâzouz (PI) était ministre chargé des MRE, ou que Abdelouahed Souhail (PPS) était ministre de l’Emploi dans Benkirane I et qu’il côtoyait Abdessamad Qaiouh (PI, Artisanat)?! 

Par Fatima Moho
Le 01/06/2015 à 06h59