Le juge de l’Audience nationale Santiago Pedraz a reçu, hier mardi, une requête d’un homme qui a été témoin de plusieurs cas de tortures perpétrées dans les camps de Tindouf. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 28 juillet, que ce témoin cite nommément Brahim Ghali comme étant l’un des tortionnaires. Il s’agit d’Ahmed Tarouzi, qui a été considéré par le président du tribunal central comme étant habilité à être entendu suivant la plainte déposée par l’Association sahraouie de la défense des droits de l’Homme(ASDDH). Le juge Pedraz a, par contre, refusé d’auditionner les autres témoins proposés, suivant ainsi les recommandations du procureur général.
Un communiqué de l’ASDDH considère les trois témoins comme la clef de voûte de ce dossier car ils ont été victimes d’enlèvements et de séquestration, pendant des années, par le Polisario. De ce fait, ils sont classés comme des témoins de premier rang dans la plainte de «génocide» portée contre Brahim Ghali et 23 agents sécuritaires du Polisario, ainsi que contre quatre membres des services de renseignement algériens. Ces témoins relatent les cas de tortures qui remontent au milieu des années soixante-dix, quand le Polisario avait mené une campagne de purification ethnique à l’encontre de la plus grande des minorités, en l’occurrence les tribus «Tekna». L’Association souligne que beaucoup de jeunes de ces tribus sont toujours portés disparus à ce jour.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que le Polisario a également persécuté les habitants de l’ancien Sahara dit espagnol, avant de soumettre les tribus d’Itoussa et de Yaghout à la torture. La plupart des rescapés n’arrivent pas à oublier les atrocités qu’ils ont subies pour être, tout simplement, coupables d’appartenir à ces tribus.
Par ailleurs, le juge Pedraz devait entendre, hier mardi, un autre témoin proposé par l’activiste sahraoui Fadel Breika, qui avait, lui aussi, déposé une plainte contre Brahim Ghali. Sauf que ce témoignage a été suspendu à cause des difficultés rencontrées par le concerné pour obtenir un visa d'entrée en Espagne. Il faut rappeler que ce même témoin a été convoqué le 29 juin par la justice espagnole, mais n’a pu être entendu pour la même raison précitée.