Le dénommé Ismaël Chergui est en train de torpiller le travail de la Commission Paix et sécurité, la plus importante structure de l’Union africaine, du fait de sa vocation originelle de tête de pont des opérations de maintien de la paix dans un continent rongé par les conflits fratricides mais aussi et surtout du budget qui lui est alloué annuellement (390 millions de dollars, soit 61% du total des dépenses de l’UA!).
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Cette importante commission, devenue un monopole algérien depuis la création de l’UA en 2001, sert plutôt l’agenda d’Alger, et non pas la cause pour laquelle elle été créée, celle de la paix et de la stabilité, restées au stade de vœu pieux. Et ce n’est surtout pas l’attitude de ce monsieur Chergui, reconduit pour un deuxième mandat à la tête de cette commission grâce à l’achat de voix, fin janvier 2017, lors du 28e Sommet de l’UA, à Addis Abeba, qui va nous contredire.
Pour qui roule Ismaël Chergui?
En guise de «rentrée politique» pour l'année 2017, le dénommé Chergui a convoqué, lundi 20 mars, une réunion dite «ad hoc» sur le Sahara. Par ce choix, il voulait assurément plaire à ses patrons galonnés tapis dans le luxueux Club des Pins, à Alger. Passons sur le choix de monsieur Paix et sécurité, qui aurait toutefois pu s'intéresser à d'autres zones de conflits bien plus chauds en Afrique (Centrafrique, RDC, Zimbabwé, Mali, Niger, Somalie, Libye, etc), ou encore à ce SOS tout juste sorti de l’ONU avertissant que 20 millions d’Africains sont menacés de mourir de faim en raison de la famine qui menace de nouveau l’Afrique de l’Est… Chergui ne voit que du feu et ne jure que par la question saharienne, qui est le sport favori de ses maîtres à Alger!
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Dans un message posté le 20 mars sur le compte tweeter de la Commission Paix et sécurité, il a exprimé ses «profonds regrets» quant à «l’absence» du Maroc à «sa» réunion «ad hoc», il aurait pu aussi faire preuve d’honnêteté et «regretter» que seulement Alger, Pretoria, Niamey et Naïrobi, sans oublier évidemment deux bouffons du Polisario, «vizirs» aux «Affaires étrangères» et aux «affaires africaines», aient pris la peine de venir assister à ce numéro de cirque, orchestré à Alger. Chergui a même «condamné» la non-participation du Maroc à la réunion qu’il a provoquée.
Mais passons, car le stratagème ourdi avait pour finalité de mettre autour d'une même table et le Maroc et le Polisario. Bien sûr, ce stratagème ne pouvait échapper aux autorités marocaines, qui ont ignoré à juste titre l’appel de Chergui en le ramenant à sa taille d'agent d'Alger, autant que les deux pitres de Tindouf ramenés à Addis Abeba aux frais du contribuable algérien pour jouer leur comédie dans une salle quasi vide!
Pourquoi le président de la commission de l’UA doit intervenir
Face à ce jeu de clown, le Maroc est évidemment dans son droit légitime de présenter une motion de clarification au président de la Commission de l’Union africaine, l’ex-ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, ainsi qu'au président en exercice de l’UA, le président de Guinée Conakry, Alpha Condé. Ce monsieur Chergui mérite tout au moins un rappel à l’ordre, il doit comprendre que la structure qu'il préside a été créée pour servir l’Afrique, et non pas l’agenda de son pays, qui a fait de l’hostilité anti-marocaine le principal sujet de sa politique extérieure!
Une intervention au sommet de l’Union africaine s’impose avec d’autant plus de force que l’attitude du diplomate algérien, autant que celle de son patron Ramtane Lamamra (qui a présidé ladite commission de 2001 à 2013), confine à un hold-up sur une structure cruciale pour l'UA. Moussa Faki Mahamat doit prendre ses responsabilités en tant que chef de l’Exécutif de l’UA et agir en conséquence, car il y va de la crédibilité d’une structure centrale de l’organisation panafricaine, qui ne saurait être transformée en instrument de chantage algérien à l’encontre d'un pays voisin, qui plus est membre de l'UA.