Les Mzab ont un nouveau motif de fierté depuis le 29 novembre dernier: voir un autre natif de Ben Ahmed (chef-lieu de la tribu) accéder à une haute et sensible fonction. Nous avons nommé Cherkaoui Habboub (Cherkaoui est son prénom) qui, depuis le 29 novembre, a été appelé à présider aux destinées du BCIJ, ce FBI marocain qui a la lourde responsabilité, entre autres, de servir de bouclier du pays contre le terrorisme dans un contexte international où se sont multipliées les officines et les franchises de l’extrémisme religieux.
Cherkaoui Habboub est un exemple en matière de méritocratie, car il fait partie de ces femmes et ses hommes qui ont gravi les échelons à la force du poignet et au prix de longues journées et de nuits blanches à réfléchir et agir, mus par un seul objectif: accomplir leur mission avec une exemplarité et une persévérance à toute épreuve.
Lauréat de l’Académie de police de Kénitra avec le grade de commissaire, il a d’abord servi à Casablanca et plus particulièrement à Ben M’Sick et à Moulay Rachid. Mais il visait plus haut, cet éternel bosseur.
Ses compétences, dès le début de sa carrière, lui valent d’être repéré pour alimenter les effectifs de la BNPJ.
«Homme de dossiers, il est studieux, tout en mettant la main à la pâte. Il a aussi la manie du détail et on sait très bien qui se cache dans le détail», affirme une source informée.
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Pjiste de premier ordre, Cherkaoui Habboub a formé des générations d’enquêteurs qu’on retrouve aujourd’hui aussi bien à la BNPJ qu’au BCIJ ou dans d’autres services sécuritaires.
De la rigueur, de la rigueur et encore de la rigueur
Homme très discret, Cherkaoui Habboub forme et se forme à la BNPJ. Avec un extraordinaire sens de l’organisation, on le qualifie d’as des procédures. Car un vice de procédure peur léser un prévenu innocent comme il peut mettre en péril les intérêts du pays.
Aux parquets compétents, il fallait donc remettre du solide, des dossiers bien bétonnés du début à la fin.
Avec la main lourde du terrorisme qui a commencé à frapper un peu partout dans le monde, Cherkaoui Habboub y plonge à 100%.
Selon nos sources, c’est lui qui a instruit les affaires de terrorisme qui ont eu lieu bien avant les attentats de Casablanca en 2003, dont celles des takfiristes de la bande de l’émir sanguinaire Youssef Fikri.
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Promu patron de l’Office national de lutte contre le terrorisme relevant de la BNPJ, il a continué à traquer les terroristes au Maroc. Et à apporter une précieuse aide, pour les mêmes fins, aux services de renseignement de plusieurs pays amis, européens notamment. Cherkaoui Habboub devient vite le spécialiste de l’anti-terrorisme au Maroc.
De par son expérience, il est capable de reconstituer, de mémo, les ramifications des mouvances terroristes à l’international, de disséquer des connexions. Et surtout de repérer ces fameux détails dans lesquels s’abrite le diable.
Avec la création du BCIJ en 2015, il rejoint cette institution en tant que numéro 2. Respecté et estimé par ses hommes et ses interlocuteurs, il a continué à être le go-between avec le ministère public, loin des feux de la rampe.
Cherkaoui Habboub avait une autre lourde charge: exécuter les commissions rogatoires à l’international en relation avec le terrorisme. Un autre travail méticuleux en vue de fournir l’essentiel des preuves à tel ou tel pays pour extrader un terroriste ou recevoir et traiter des informations susceptibles d’aider à élucider une affaire qui intéresse le Maroc ou, à plus large échelle, plusieurs pays à la fois. A cet égard, Cherkaoui Habboub est bien connu à l’étranger.
Avec Cherkaoui Habboub, qui a le grade de contrôleur général, le BCIJ est assurément entre de bonnes mains.
Son prédécesseur, Abdelhak Khiame, rattrapé par l’âge de la retraite, a été appelé à d’autres tâches auprès de Abdellatif Hammouchi dont il rejoint le cabinet à la DGST en tant que chargé de mission.