Selon Al Ayyam dans son édition actuellement en kiosque, une image ayant circulé après la conférence de Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, en janvier, a démontré l’état des relations entre le gouvernement et les médias. La photo, qui montre une salle de conférence presque vide pendant que le ministre lit un communiqué, a été interprétée comme un signe de désintérêt.
Malgré les tentatives de l’Exécutif de minimiser l’importance de cette image diffusée par la MAP, «elle a contribué à révéler la fragilité de la communication du gouvernement depuis son arrivée aux commandes en 2021, ainsi que son incapacité à convaincre l’opinion publique de ses réalisations», souligne l’hebdomadaire. Cela, «bien qu’il dispose, en plus d’un porte-parole officiel, d’un département ministériel autonome dédié à la communication, mais sans réel impact».
Al Ayyam s’interroge sur les raisons de ce désintérêt. Un rendez-vous censé être une occasion d’obtenir des informations dont les journalistes ont besoin. «Ces conférences sont synonymes de perte de temps pour les journalistes, qui préfèrent ne pas y assister, bien qu’elles se tiennent à Rabat, au siège de la MAP», note l’hebdomadaire.
Cependant, depuis la diffusion de cette image, le ministre a décidé de changer le lieu de la conférence, préférant l’organiser désormais dans une annexe gouvernementale située dans le quartier d’Al Irfane, «comme une forme de protestation implicite contre la diffusion par l’agence officielle d’une telle image, qui aurait dû, selon lui, être prise sous un autre angle».
Mais le désintérêt des journalistes n’est peut-être pas directement lié à ce qui s’est passé lors de cette fameuse conférence, poursuit l’hebdomadaire. Le nombre de sujets abordés lors des conférences hebdomadaires du porte-parole du gouvernement sont en net recul, notamment depuis que l’équipe chargée de l’organisation veille à connaître à l’avance la nature des questions des journalistes, permettant ainsi au ministre d’éviter les sujets dérangeants. Ce qui, d’après l’hebdomadaire, limite la liberté d’information.
L’intégration d’un porte-parole officiel avait suscité un élan d’optimisme au sein de la population marocaine, qui y voyait la promesse d’une communication gouvernementale renforcée, plus transparente et exempte de déclarations contradictoires. «La communication gouvernementale exige l’adoption de stratégies globales reposant sur la transparence, l’interaction immédiate, la prise en compte de la diversité culturelle, l’évaluation continue et la construction de partenariats avec les médias, ces derniers étant le relais qui transmet ces stratégies au grand public», conclut l’hebdomadaire.
Le déficit de communication gouvernementale entraîne une prolifération de fake-news, notamment sur les réseaux sociaux. Pour y remédier, il est nécessaire de valoriser la mission du porte-parole officiel, en faisant de lui une source d’information privilégiée sur les activités gouvernementales.







