Polisario: Les coulisses de l'université d'été en Algérie

Siège de l'université de Boumerdès en Algérie.

Siège de l'université de Boumerdès en Algérie. . DR

Que s’est-il passé à l’université d’été des cadres de la pseudo RASD, organisée du 3 au 21 août, dans la ville algérienne de Boumerdès? Les détails.

Le 30/08/2014 à 14h06

Que s’est-il passé à l’université d’été des cadres de la pseudo RASD, organisé du 3 au 21 août, dans la ville algérienne de Boumerdès? Les 69 séparatistes de l’intérieur invités et les cadres du Polisario se sont lâchés, lors des travaux de cette université, dont l’organisation et le financement sont assurés par les autorités algériennes. Les promoteurs de cette université avaient des objectifs clairs: mobiliser les activistes saharouis de l'intérieur et casser toutes les initiatives visant à trouver une soluation politique durable au conflit du Sahara. Pour rappel, certains séparatistes de l'intérieur avaient provoqué, lors de leur départ et retour, des troubles à l'aéroport international Mohammed V de Casablanca.

Selon les premières indiscrétions, cette université a été marquée par de fortes tensions. L’activiste Brahim Abdaim a remis un rapport au chef du polisario, Mohamed Abdelaziz, lors d’une réception, dans lequel il dénonce le responsable de la représentation de la RASD à Las Palmas Omar Boulsane qui, selon lui, a privé des éléments du Polisario de prendre part à cette université. Autre fait saillant rapporté par des sources concordantes : des sahraouis des camps de Tindouf ont vivement critiqué le favoritisme dont ont profité les séparatistes de l’intérieur. Ces activistes ont bénéficié de forfaits de séjour plus consistants par rapport à d'autres invités. Sans parler des conditions d’hébérgement et de restauration. Le traitement de faveur des séparatistes de l'intérieur a un double objectif: leur rendre leur séjour à Boumerdès agréable tout en les poussant, par l'entremise d'un séjour dans des conditions meilleures que les sahraouis de Tindouf, à multiplier les actes de trouble à l'ordre public dans les villes du royaume.

Selon toujours nos sources, le coup d'envoi de cette université a été marqué par l'arrestation d'un ressortissant algérien lors d'une soirée artistique organisée à l'Institut algérien de pétrole. Ce dernier, qui a pu s'introduire à cette cérémonie, n'a pas arrêté de clamer : "Vous gaspillez notre argent!" Allusion faite au régime algérien qui prend en charge cet événement. L'Algérie dépense en effet des milliards de dollars par an sur le dossier du sahara. Ce pays a fait de l'opposition au sahara marocain la cause numéro de sa diplomatie alors que le peuple algérien se désintéresse complètement de ce dossier. Pendant que l'Algérie dépense l'argent des hydrocarbures pour contrer la stabilité des provinces marocaines du sud, les Algériens essaient chaque jour de rejoindre la rive nord de la Méditerranée pour fuir leurs conditions misérables dans un pays riche.

Fait à retenir : un cadre du polisario -professeur à la faculté des sciences politiques à Alger président du centre Sakia El Hamra pour les études stratégiques- Baba Mustapha Sayed a lancé, lors des travaux de cette université, un appel aux subversifs saharouis de l’intérieur pour axer leur action envers la société civile marocaine dans la mesure où le Maroc ne fera aucune concession sur le territoire du sahara. Ledit responsable a même confié que des rencontres ont été programmées en Espagne afin de trouver un terrain d’entente entre la société civile et la population des camps de Tindouf. Mieux encore ! Lesdites rencontres devaient avoir lieu entre le directeur de l'institut Centro Internacional de Toledo para la Paz, le diplomate espagnol Emilio Cassinello, dont les liens d’amitié avec l’envoyé personnel du SG de l’ONU Christopher Ross pour le Sahara sont connus, et les responsables de l’association marocaine Al Khayma pour les droits de l’homme, présidé par Ali El Yazhgi. Le responsable a avoué qu'il compte renouer les contacts pour l’organisation de ces rencontres. Autant dire que les éléments du polisario ne lâchent pas prise.

L'organisation de l’université de Boumerdès témoigne encore une fois que l’Algérie est partie prenante dans le dossier du sahara. Le régime algérien consolide son soutien politique et logistiques à la direction du polisario tout en se donnant les moyens pour mener une vaste opération d'embrigadement des spératistes de l'intérieur. En organisant cette université, l'Algérie hausse le ton et provoque le Maroc. Le voisin algérien est loin d'être convaincu de la nécessité de trouver une solution à ce conflit régional et d'une intégration maghrébine. Plus que jamais, le Maroc est devenu le défouloir de ce pays pour cacher une crise intérieure grave entre un président grabataire et les services qui se sont opposés à sa réélection. Les passes d'armes entre les journaux à leurs soldes sont quotidiennes. Un seul sujet réussit à réunir le camp de Bouteflika et les services, ainsi que les journaux affiliés aux uns et aux autres, c'est la haine du Maroc.

Par Fatima Moho
Le 30/08/2014 à 14h06