Au PJD, rien ne va plus entre le secrétaire général de la jeunesse et le nouveau/ancien patron du parti. Et cela ne date d’ailleurs pas d’aujourd’hui. En effet, depuis le dernier congrès, lorsque l’ex-ministre du Travail, et toujours patron de la jeunesse, a décidé de rejoindre le clan des ministres et donc de s’opposer au troisième mandat de Benkirane, c’était la rupture totale entre les deux hommes. Leurs chemins se sont séparés, l’un étant devenu ministre et l’autre s’en est allé (momentanément) jouir de sa retraite.
Or, aujourd’hui que Benkirane est revenu aux commandes du parti et accessoirement à son sport favori, c’est-à-dire tirer à gauche et à droite et sur tout ce qui bouge, les choses ont changé. L’ancien «ministre-miracle», Mohamed Amekraz, membre «es qualités» du secrétariat général est, à ce titre, amené à se retrouver face-à-face avec le secrétaire général. Ce qui n’est pas le cas, en tout cas depuis quelque temps. Selon Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 13 janvier, Mohamed Amekraz n’assiste plus aux (rares) réunions de l’instance exécutive de son parti.
Aujourd’hui, le secrétaire général lui a donné un motif de plus pour les boycotter définitivement. Lors de sa récente sortie publique, en fait une réunion interne du parti que ses adjoints se sont chargés de diffuser largement en public, Benkirane a soutenu que l’ancien ministre du Travail était une erreur de casting dans le gouvernement El Othmani. Et, a-t-il poursuivi, si cela ne dépendait que de lui, il n’aurait jamais été nommé ministre. Ces propos sont mal passés.
Que Benkirane ne soit pas d’accord avec la nomination de l’ancien ministre du Travail, dans le cadre d’un remaniement ministériel opéré en octobre 2019, dans ce qui était appelé gouvernement des compétences cela passe. Mais, la manière avec laquelle il a exprimé son point de vue et son timing semble avoir dépité l’intéressé. Ulcéré, l’ancien ministre, également avocat au barreau d’Agadir, décide de couper les ponts, définitivement. D’après le quotidien, il n’attend plus que le prochain congrès pour être déchargé de son poste de secrétaire général de la jeunesse et donc ne plus faire partie, à ce titre, du secrétariat général.
Rappelons que Mohamed Amekraz, naguère très proche de Benkirane, a été élu grâce au soutien de ce dernier et de ses partisans à la tête de la jeunesse en février 2018. Il a d’ailleurs été élu au forceps. Les proches du secrétaire général de l’époque ne voulaient pas de lui dans ce poste. Vu le contexte d’alors, El Othmani qui pourtant avait la possibilité de le faire a quand même fini par renoncer à utiliser le veto que lui accordent les statuts du parti pour empêcher cette élection.