PJD: Benkirane, la voyante et Akhannouch

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Revue de presseKiosque360. Abdelilah Benkirane a signé un grand retour sur la scène politique et au sein de son parti, à l’occasion du 6ème congrès national de la jeunesse du PJD. Il a surtout profité de l'occasion pour critiquer Aziz Akhannouch et le RNI. Une mystérieuse voyante l'aurait éclairé.

Le 04/02/2018 à 21h15

Face à la direction du PJD et à un El Othmani qui donnait l’impression de vivre un cauchemar, l’ancien secrétaire général du parti islamiste a, pour régler ses comptes, monopolisé la parole pendant une heure entière.

«Benkirane jette un gros pavé dans la mare stagnante de la politique», titre ainsi Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce lundi 5 février. Et ce gros pavé lancé par l’ancien chef du gouvernement a sutout été dirigé vers le président du RNI, Aziz Akhanouch.

Reprenant son ton ironique d’antan, Benkirane s’est interrogé sur la «voyante» qui aurait prédit au patron du parti de la Colombe une victoire électorale en 2021. Il est allé encore plus loin pour mettre en garde Aziz Akhannouch contre les dangers de la fortune et du pouvoir.

Dans sa lancée, Abdelilah Benkirane a également attaqué l’USFP de Driss Lachgar, sans pour autant le nommer. «Nous sommes des monarchistes, mais pas des mokhaznis», a déclaré Benkirane devant la jeunesse de son parti. Par contre, l’allusion de l’ancien secrétaire général à une éventuelle dissolution du parti reste incompréhensible. S’adressant à son successeur Saâd-Eddine El Othmani, Benkirane a, en effet, déclaré qu’il faudrait dissoudre le parti si le roi devait en formuler le souhait.

«Les dernières révélations de la chouafa (voyante, ndlr) à Benkirane», titre pour sa part le quotidien Assabah qui fait sa propre lecture de la dernière sortie de Benkirane.Pour ce journal proche des milieux libéraux, l’ancien SG du PJD se prend désormais pour le «gourou» du parti islamiste. Assabah voit, dans les propos de Benkirane, une allusion claire à des élections anticipées, après un éventuel renvoi du gouvernement El Othmani.

Le journal relève, par ailleurs, la gravité, dans l’allocution de Benkirane, de ses déclarations à propos de la réouverture de l’affaire de l’étudiant de gauche Aït El Jid et de la convocation de Abdelali Hamieddine. Pour Assabah, il s’agit tout simplement d’une tentative d’influencer la justice.

Au PJD, comme au sein de la majorité, les déclarations de Benkirane risquent de faire bien des remous.

Par Moncef El Fassi
Le 04/02/2018 à 21h15