Partis politiques: des congrès sous haute tension

DR

Revue de presseKiosque360. Plusieurs partis organiseront leurs congrès dans les prochains mois sur fond de crises aigues. L’Istiqlal est tiraillé par deux courants opposés tandis que le PPS est confronté à une lutte acharnée pour la direction du parti. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 21/06/2022 à 21h59

Plusieurs partis politiques s’apprêtent à tenir leurs congrès dans les prochains mois dans un climat de vives tensions aussi bien au sein de leurs directions que de leurs bases. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 22 juin, que les travaux de ces congrès risquent d’être houleux à cause des luttes intestines qui se sont accumulées durant des années.

A la tête de ces formations, il y a l’Istiqlal qui vit, depuis deux semaines, au rythme d’une profonde crise qui a été aggravée par la décision de sa direction d’apporter des amendements au statut du parti. Lesquels amendements ont attisé la tension entre le courant de l’homme fort du parti, Hamdi Ould Errachid, et celui des partisans du secrétaire général, Nizar Baraka.

La réunion, vendredi dernier du comité exécutif a été emailée par des passes d’armes entre plusieurs de ses membres surtout, quand les partisans de Hamdi Ould Errachid ont proposé de déférer plusieurs inspecteurs du parti et un parlementaire devant le conseil de discipline. Les premiers sont accusés d’avoir participé à des réunions consacrées à récuser les décisions du comité exécutif et le second pour avoir posté un message sur Facebook critiquant les amendements du statut. Mais cette demande a été rejetée par Noureddine Médiane et le président du groupe de l’Istiqlal à la chambre des conseillers, Abdeslam Lebbar.

Des sources indiquent que le conflit oppose le courant qui défend la rigueur dans les conditions d’adhésion au conseil national du parti et l’autre courant qui prône le statu quo pour conserver des intérêts particuliers. Dans ce dernier camp on trouve plusieurs parlementaires, particulièrement dans la Chambre des représentants, et des proches du secrétaire général, Nizar Baraka.En revanche, les représentants des organisations parallèles cherchent à ne pas permettre aux députés d’accéder de facto au parlement du parti, considéré comme le centre décisionnel par excellence.

Al Ahdath Al Maghribia rapporte que le PPS, qui prépare son XIème congrès est, lui aussi confronté à une crise intestine aigue. La réunion de son comité exécutif, qui a eu lieu samedi 18 juin, a connu des incidents que la direction du parti a qualifiés de «graves» et qui ont été commis par «quelques éléments qui ont été, précédemment, exclus du parti pour des raisons d’éthique».

Les camarades du secrétaire général, Nabil Benabdellah, qui préparent leur congrès, prévu pour le mois de novembre, ont publié un communiqué au terme des travaux de cette session soulignant «que le comité exécutif du PPS dénonce fermement la tentative, d’un groupe d’éléments suspects et télécommandés, de s’introduire de force dans le siège national du parti en usant de la violence, la provocation et les agressions verbale et physique». Certains observateurs soulignent que ceux qui ont semé le chaos pendant la session du comité exécutif ont voulu protester contre Nabil Benabdellah qui ambitionne de rempiler pour un troisième mandat ou du moins placer l’un ses proches à la tête du parti.

Par Hassan Benadad
Le 21/06/2022 à 21h59