Parti de l'Istiqlal: malgré les divergences, le dix-huitième congrès national devrait se tenir au premier semestre de 2024

Militants du parti de l'Istiqlal.. Brahim Taougar Le360

Revue de presseLes militants istiqlaliens devraient se réunir au premier semestre de cette année 2024, après plusieurs reports dûs à des luttes intestines, liées à la gouvernance et à des divergences sur le leadership de la part de deux mouvances, l’une dirigée par Hamdi Ould Errachid, l’autre par Nizar Baraka, le secrétaire général du parti. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 02/01/2024 à 20h18

Après avoir été reporté à plusieurs reprises, le dix-huitième congrès national de l’Istiqlal aura lieu au cours du premier semestre de cette année 2024, a expliqué à Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 3 janvier 2024 un interlocuteur, source interne de ce parti.

Personne ne sait encore la date précise de la tenue de cette assemblée, mais cet interlocuteur a dit au quotidien que «le congrès se déroulera au plus tard courant avril ou en mai 2024».

D’ailleurs, si le parti de l’Istiqlal est aujourd’hui en proie à une crise financière après avoir été privé de la subvention de l’État à laquelle il aurait pu avoir droit, c’est parce qu’il n’a pas réussi à tenir son congrès dans les délais impartis par la législation.

Interrogé par Al Ahdath Al Maghribia sur les raisons de ces reports successifs, cet interlocuteur a tenu à préciser qu’ils étaient dûs aux «grands chantiers que le parti veille à réaliser au sein de la majorité gouvernementale comme ceux de la protection sociale, l’aide sociale directe et la politique de l’eau, ainsi que d’autres projets auxquels il faut mobiliser des ressources financières, logistiques et autres. Tous ces projets sont prioritaires et ne doivent pas être court-circuités par des préoccupations d’ordre organisationnel».

Un avis qui reste à relativiser, quand il est patent que le parti de l’Istiqlal n’a pas encore réussi à organiser son dix-huitième congrès, pourtant prévu dès l’été 2022, à cause des profondes divergences qui ont actuellement cours entre ses dirigeants, à propos d’amendements qui devaient être apportés aux statuts du parti.

Parmi les désaccords qui pourrissent les relations entre le secrétaire général du parti, Nizar Baraka, et l’influent président du Conseil communal de Laâyoune, Hamdi Ould Errachid, il y a la réduction du nombre des membres du Conseil national, d’un effectif de 1200 à 500 militants, et le retrait de l’adhésion à cet organe des parlementaires et des «inspecteurs du parti».

Ces projets d’amendement ont entraîné une telle série de controverses que 53 membres du groupe parlementaire istiqlalien des deux Chambres du Parlement ont publié un communiqué, dans lequel ils ont déclaré que «la plupart des amendements proposées par le comité exécutif du parti durant son conclave montrent que cette approche n’est pas encadrée par une vision démocratique claire, et qu’elle est en contradiction totale avec ‘la philosophie’ de l’article 7 de la constitution qui a conféré aux partis politiques les fonctions de la représentation et de l’encadrement qui sont incarnées par les élus et les cadres du parti».

Pour Al Ahdath Al Maghribia, des luttes intestines, ainsi que des conflits liés aux modes de gouvernance et au leadership, ont éclaté entre le courant que dirige Hamdi Ould Errachid et celui de Nizar Baraka, bien avant le début des préparatifs au congrès national que doit tenir l’Istiqlal.

Les désaccords se sont intensifiés au fil des mois entre le courant mené par Hamdi Ould Errachid, soutenu par certains dirigeants du parti, et les partisans de Nizar Baraka, à cause d’un fait, que les partisans du président du Conseil communal de Laâyoune qualifient d’«échec du secrétaire général d’imposer les positions de l’Istiqlal dans la coalition gouvernementale, en plus de l’insatisfaction des militants de la gestion des ministres istiqlaliens des secteurs qu’ils supervisent».

Dans le camp opposé, les partisans de Nizar Baraka accusent Hamdi Ould Errachid d’avoir tenté d’imposer sa «prééminence sur les structures organisationnelles du parti et la transformation du secrétariat général en un poste symbolique, sous contrôle».

Par Hassan Benadad
Le 02/01/2024 à 20h18