Les dirigeants de plusieurs partis de l’opposition parlementaire menacent de révoquer leur chef de groupe à la Chambre des représentants, car ceux-ci se révèlent un peu trop conciliants, de leur avis, avec Aziz Akhannouch, le chef du gouvernement.
Ces leaders de différents partis n’appartenant pas à la coalition aux commandes du gouvernement imposent même à leurs députés d’adopter un discours plus sévère et plus critique à l’égard de l’Exécutif, s’ils veulent garder leur siège au Parlement, atteste Assabah de ce jeudi 13 juin.
Cette nouvelle crise interne parmi les partis de l’opposition intervient dans le contexte des débats du bilan de mi-mandat du gouvernement, précise le quotidien.
Lundi dernier, 10 juin 2024, dans l’hémicycle de la Chambre des représentants, la séance des questions orales des députés, ayant trait à la politique générale du gouvernement, a aggravé une situation déjà tendue.
Le ton adopté par les députés dans la formulation de leurs questions adressées au chef du gouvernement, et dans leurs répliques qui ont suivi, n’a pas convaincu les leaders de leurs partis, habitués à distiller des discours incendiaires à l’encontre de l’équipe aux commandes gouvernementales, sur les réseaux sociaux ainsi que lors de leurs meetings et rencontres.
La situation, poursuit le quotidien, est devenue telle que le chef d’un parti de l’opposition a contacté le chef de son groupe de députés élus au Parlement pour lui demander de «hausser le ton», et lui a clairement expliqué qu’il risquait de se faire remplacer dans l’hémicycle par un de ses pairs, moins conciliant avec l’équipe exécutive.
Dans le camp aux commandes gouvernementales, les députés des partis qui forment la coalition ont affirmé à cette séance de questions orales, que la lutte contre le chômage, le déficit budgétaire et l’inflation étaient liés de manière fondamentale au fait de promouvoir et d’encourager les investissements.
Assabah précise aussi que les députés de la majorité gouvernementale rendent les précédents gouvernements responsables de la crise du chômage qui sévit actuellement au Maroc. Ils ont soutenu qu’«il n’y avait pas de solution au chômage, au déficit budgétaire et à l’inflation, en dehors du fait de promouvoir l’investissement».
Par ces déclarations, les députés ont mis l’opposition dans l’embarras, d’autant qu’ils ont été unanimes à se féliciter des résultats de la politique actionnariale de l’État, abordée lors du dernier conseil des ministres et dont les grandes orientations ont été adoptées sous la présidence du Roi Mohammed VI.
Les députés de la majorité gouvernementale soutiennent que ces orientations sont une nouvelle façon d’aborder les politiques d’investissement et les leviers au développement, corrélées à une réforme globale des Établissements et entreprises publics (EEP), par la mise en œuvre d’une feuille de route claire, de même que la concrétisation d’objectifs stratégiques précis.
À ce même débat dans l’hémicycle, le chef du groupe des députés de l’Union constitutionnelle (UC, opposition), a insisté sur toute l’importance de l’adoption de la nouvelle Charte de l’investissement.
Assabah relaie les propos de ce député, qui a évoqué un «cadre transparent et incitatif avec des mécanismes d’appui à l’investissement» et a indiqué que lors des cinq premières réunions de la Commission nationale de l’investissement, juste après l’adoption de cette Charte, plus d’une centaine de conventions avaient été signées, représentant un volume d’investissement de plus de 150 milliards de dirhams, ce qui permettra de créer à terme près d’une centaine de milliers d’emplois.