Parlement: le gouvernement Akhannouch majoritaire aux deux chambres, une première

La Chambre des conseillers.

La Chambre des conseillers. . DR

Revue de presseKiosque360. La deuxième Chambre a souvent été associée, à tort ou à raison, aux divers blocages législatifs. Des textes de loi y sont souvent gelés et l’adoption des PLF a été plusieurs fois entravée. Ce ne sera plus le cas lors du mandat du nouveau gouvernement. Voici pourquoi.

Le 01/10/2021 à 19h12

C’est peut-être la première fois, au moins depuis la réinstauration du bicaméralisme en 1996, que le gouvernement pourra compter, en même temps, sur une majorité stable dans les deux Chambres du Parlement. Par le passé, il était soit minoritaire, comme ce fut le cas durant les deux derniers mandats du PJD où la deuxième Chambre était dominée par deux partis de l’opposition, ou tributaire des aléas du renouvellement, au bout de trois ans, du tiers des membres de la Chambre.

Pour le gouvernement d’Aziz Akhannouch ce ne sera pas le cas. En effet, souligne l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 1er octobre, même si les élections de la deuxième Chambre n’ont lieu que le 5 octobre, son sort est déjà scellé. Les calculs basés sur les résultats des élections des Chambres professionnelles et des collectivités territoriales donnent déjà une majorité confortable aux trois partis qui forment la coalition gouvernementale, le RNI, le PAM et l’Istiqlal.

Au vu de ces résultats, les trois partis vont, sans grande surprise, arriver en tête des élections de la Chambre, mais peut-être pas dans le même ordre qu’à la Chambre des représentants et des autres instances élues. L’Istiqlal part, en effet, avec un léger avantage par rapport à ses deux partenaires. Il est le seul avec de fortes chances de se faire représenter en même temps via trois collèges électoraux.

En plus des Chambres professionnelles, des collectivités territoriales, le parti, à travers son bras syndical l’UGTM, entre également en compétition pour les 20 sièges réservés aux représentants des travailleurs. Cela d’autant que le syndicat istiqlalien a réalisé un score honorable lors des élections des membres des commissions paritaires et des délégués des salariés, en juin dernier. Et ce contrairement à l’ODT, syndicat affidé au PAM.

Comme tout le monde le sait, sur les 120 membres, 72 représentent les collectivités territoriales, 20 les Chambres professionnelles, 8 les organisations professionnelles des employeurs, en d’autres termes la CGEM, et 20 la catégorie des employés, dont principalement des représentants syndicaux. En tenant compte des résultats des élections du 6 août et du 8 septembre, le RNI, le PAM et l’Istiqlal ont remporté 72,23% des sièges des conseils régionaux, 68,34% des sièges des conseils communaux et 60,99% de ceux des Chambres professionnelles.

En théorie, à eux trois, ils devraient remporter près de 70% des 72 sièges réservés aux collectivités territoriales et 60% des 20 sièges réservés aux Chambres professionnelles. Ce qui fait en tout, au moins 62 sièges et donc une majorité d’un peu plus de 51% des sièges. Même plus, en comptant les membres qui se feront élire sur la liste de l’UGTM qui rejoignent habituellement le groupe parlementaire de l’Istiqlal. Bien sûr, le gouvernement pourrait éventuellement compter sur l’appui du groupe de la CGEM et des élus de l’UMT.

D’après l’hebdomadaire, cette nouvelle configuration politique de la Chambre des conseillers va sans doute se traduire par un énorme gain en matière de temps législatif. La majorité pourra, ainsi, faire adopter plus facilement ses projets de loi et le circuit législatif dans sa globalité deviendra très fluide. Finis donc les blocages occasionnés régulièrement par les membres de la Chambre, notamment lors du débat des projets de Loi de finances.

Par Amyne Asmlal
Le 01/10/2021 à 19h12