Qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité, les députés sont en colère contre le gouvernement El Othmani. En cause, l’absence répétée des ministres lors des séances parlementaires. Bien que cette critique soit adressée à l’Exécutif depuis de longs mois déjà, la situation ne change guère.
Al Ahdath Al Maghribia, qui s’intéresse au sujet dans son édition du mercredi 10 février, explique que les parlementaires se sont une nouvelle fois plaints de l’absence des ministres lors de la clôture de la session d’automne. Ainsi, lors de la séance des questions orales de lundi dernier consacrée à la relation entre le gouvernement et l’institution législative, le vice-président de la Chambre des Représentants, Mohamed Touimi Benjelloun, qui présidait la réunion, a rapporté les protestations des députés quant à l’absence de certains ministres qui se plaignent également du retard que mettent d’autres pour répondre aux questions écrites soumises par les parlementaires. Sans parler des multiples propositions de loi qui sont restées enfouies dans les tiroirs, car elles n’ont pas pu être discutées avec le gouvernement.
Ceci dit, même si les critiques ont été unanimes, certains partis ont tout de même tenté de profiter de cette grogne pour tirer la couverture vers eux. C’est par exemple le cas du PJD, dont le président du groupe parlementaire a appelé à ce que les noms des absentéistes soient rendus publics. Faisant sans nul doute allusion aux ministres affiliés au parti de la Lampe, il considère que tous les ministres du gouvernement ne sont pas concernés par cette grogne. Mais, comme le précise le journal, en soumettant cette requête, le parlementaire semble avoir oublié le scandale que pareille initiative avait provoqué lors du mandat du gouvernement Benkirane.
A l’époque, El Habib Choubani, alors ministre PJDiste chargé des relations avec le Parlement, avait été accusé de «noter les membres du gouvernement» en publiant des données relatives à la participation des ministres aux sessions parlementaires. De son côté, ajoute Al Ahdath Al Maghribia, le groupe de l’USFP a préféré pointer du doigt la responsabilité de tout le gouvernement en matière d'absentéisme, même si certains ministres répondent souvent présent. Même son de cloche chez les parlementaires du PPS qui impute la responsabilité au chef du gouvernement lui-même.
En tout cas, le tollé provoqué de nouveau au sujet de l’absentéisme des ministres donne le ton de la relation tendue entre les parlementaires et les membres du gouvernement, d’autant que même les députés de la majorité sont de plus en plus nombreux à adhérer aux critiques d’habitude formulées par l’opposition.
