Le bureau de la Chambre des représentants annonce de nouvelles mesures, afin de lutter contre l’absentéisme des députés.
Alors que ce propos fait l’objet d’une polémique parmi les élus, depuis que l’identité des absents est annoncée au début de chaque séance, le président de la première Chambre, Rachid Talbi Alami, paraît décidé à aller plus loin, afin de mettre un terme à ce préjudice qui entrave la mission principale des élus au Parlement: légiférer.
Assabah de ce lundi 2 décembre rapporte, en s’appuyant sur des sources fiables, que le président de la première Chambre et les membres de son bureau viennent de faire installer, dans l’enceinte du Parlement, des caméras de nouvelle génération qui permettront de traquer les absents.
Cette mesure vise aussi à lutter contre les fraudes, au cas où des parlementaires en viendraient à enregistrer dans la pointeuse la carte magnétique d’un de leurs pairs, afin de «couvrir» ses absences au cours des sessions consacrées au vote des projets de loi.
Cette mesure vient s’ajouter à celle précédemment décrite, dissuadant les parlementaires fréquemment absents de persévérer dans cet «effort», en énumérant leur identité au début de chaque séance.
Assabah précise que cette décision a entraîné un tollé parmi les députés, certains l’ayant catégoriquement rejetée.
Cette controverse a par la suite provoqué la colère de Rachid Talbi Alami, à la dernière réunion de son bureau, ainsi qu’au cours d’une conférence avec les présidents des groupes parlementaires.
Le président de la première Chambre s’est déclaré «surpris» de la réaction de certains députés devant l’appel qui est fait de leur identité, signalant leur absence, d’autant que cette décision est, a-t-il expliqué, «conforme aux dispositions régissant le travail parlementaire».
Selon le président de la première Chambre du Parlement, il s’agit aussi d’un moyen efficace de lutte contre des pratiques qu’il a qualifiées d’«immorales», comme la falsification des listes de présence, tout particulièrement au cours des sessions dédiées au vote des textes de loi.
Assabah indique, par ailleurs, que Rachid Talbi Alami a aussi tenu à exprimer, à ces mêmes réunions, tout son «mécontentement» vis-à-vis de l’attitude de certains présidents de groupes parlementaires.
Ceux-ci ont affirmé soutenir les mesures de lutte contre l’absentéisme, lors de leurs réunions avec les membres du bureau de la Chambre des représentants, mais ont aussi critiqué ces mesures devant des membres de leur parti.
Les présidents de certains groupes parlementaires ont par ailleurs demandé au bureau de mettre en oeuvre, «avec rigueur», des prélèvements sur les rémunérations des députés absents, mais ont aussi incité leurs collègues, à des réunions de leur parti, à se révolter à l’encontre de ces sanctions, au prétexte qu’ils ont été présents aux séances où leur absence avait pourtant été signalée.
Assabah ajoute que Rachid Talbi Alami a défié quiconque prétendant le contraire de prouver que les 301 députés inscrits comme «absents» au cours de la dernière séance de vote du projet de loi sur l’industrie cinématographique étaient, de fait, bel et bien «présents».
En effet, le résultat de ce vote démontre que seules les voix de 94 députés, issus des partis de la majorité et de l’opposition, ont été enregistrées.
L’absentéisme des députés semble donc désormais pris très au sérieux par le bureau de la Chambre des représentants, mais les mesures qui viennent d’être entreprises seront-elles concluantes, cette tendance paraissant profondément ancrée?