Des dirigeants fondateurs du PAM, des membres de précédents bureaux politiques, des membres du Conseil national et des militants PAMistes ont recensé 14 violations commises par Abdellatif Ouahbi depuis qu’il a pris les rênes du parti. Les signataires d’un communiqué mettant à l’index le patron du parti considèrent que ce dernier a profité de la situation exceptionnelle de l’état d’urgence sanitaire pour violer toutes les lois, ainsi que le statut et le règlement intérieur du parti. Les pratiques «dangereuses» du secrétaire général, ajoutent-ils, menacent le PAM d’une crise cardiaque, car elles «légalisent les violations de la loi et transgressent la noble mission que la Constitution a confiée aux partis politiques».
Le communiqué énumère point par point les violations du secrétaire général, qu’il accuse de «s’être éloigné des orientations idéologiques et politiques du parti, ainsi que de son esprit militant privilégiant le triomphe des valeurs démocratiques, de la modernité et de la «marocanité»». Les dirigeants en colère reprochent à Abdellatif Ouahbi de s’aligner sur des positions politiques obtuses qui affectent l’identité militante du parti et son projet de société. Dans le détail, le communiqué accuse le chef du parti d’avoir nommé quatre membres du bureau politique avant que le statut n’entre en vigueur et qu’il ne soit approuvé par le comité d’éthique et d’arbitrage, comme le prévoit l’article 162 du statut.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 19 mai, que le communiqué accuse vertement le secrétaire général du PAM d’avoir pris «plusieurs mesures de représailles avec, à leur tête, la révocation de huit secrétaires régionaux et leur remplacement sans aucune justification. Pourtant, l’article 42 du statut stipule que ce sont les Conseils régionaux qui élisent les secrétaires généraux et que, par conséquent, il n’a jamais été question de nominations. Les PAMistes récalcitrants accusent leur chef de s’être immiscé dans les affaires intérieures de la Chambre des représentants en révoquant le chef du groupe du parti, en violation du règlement intérieur de cette institution qui stipule que le chef du groupe est nommé par ses pairs et non par le secrétaire général du parti auquel il est affilié.
D’autre part, le communiqué considère que le chef du parti et la présidente du Conseil national ont piétiné les prérogatives du congrès national en nommant le président et les membres du comité national d’éthique et d’arbitrage, en violation de l’article 85 du statut. Les signataires du communiqué reprochent également au patron du PAM ses atermoiements dans la publication de la liste des membres du Conseil national sur le portail électronique du parti, en violation des articles 23 et 85 du statut. Par ailleurs, le communiqué accuse Abdellatif Ouahbi de tarder à déposer le statut du parti auprès du ministère de l’Intérieur. Pis encore, ajoutent les nouveaux opposants au sein du PAM, le secrétaire général a falsifié la formulation du statut en ce qui concerne la partie à qui revient l’élection du comité d’éthique et d’arbitrage. En définitive, conclut le communiqué, toutes les décisions prises au nom du bureau politique du PAM sont nulles et non avenues.