La liste des parlementaires impliqués dans des affaires judiciaires s’est encore allongée et à ce jour, 30 députés se trouvent poursuivis dans différents tribunaux du Royaume, accusés d’avoir failli à leurs responsabilités, en leur qualité de présidents de collectivités territoriales. Les juges et les membres du jury ont à examiner des affaires liées à des faits de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, voire de falsification de documents ou d’écrits publics.
Selon Assabah de ce lundi 3 juin, qui relaie ce récent décompte évalué par ses sources au Parlement, le précédent nombre de parlementaires qui se sont retrouvés sous le coup de poursuites judiciaires était de 25, aux chefs d’accusation variables, selon la nature des affaires.
Entre-temps, détaille le quotidien, deux d’entre eux ont été acquittés, l’un continuant à exercer ses fonctions, l’autre ayant quant à lui décidé de renoncer désormais à tout engagement politique.
Le quotidien précise que les 30 parlementaires actuellement aux prises avec la justice sont des élus de différents partis, tant de ceux composant la coalition gouvernementale que de ceux de l’opposition.
L’une des raisons évoquées par des interlocuteurs interrogés par le quotidien, qui permettrait d’expliquer cet important nombre de parlementaires poursuivis devant les tribunaux, concerne le cumul des fonctions.
En effet, certains députés se trouvent également être des élus communaux et à ce titre, différents abus ont été constatés, concernant spécifiquement des affaires liées à des malversations dans les finances de budgets locaux.
De plus, afin de financer la campagne électorale devant mener à leur réélection, certains d’entre eux n’ont pas hésité à puiser dans les fonds communaux dont ils sont responsables, et ont ensuite tenté d’échapper par divers moyens aux contrôles effectués par les auditeurs de la Cour des comptes, chargés de scruter les dépenses des partis et des candidats aux élections locales.
Afin de masquer ces abus, expliquent les interlocuteurs d’Assabah, les élus incriminés ont souvent eu recours à des malversations dans la passation de marchés publics, ou procédé à des transactions outrepassant la législation régissant les finances publiques.
Les sources d’Assabah insistent sur la nécessité de revoir certains aspects liés aux élections, et de réviser les lois régissant les collectivités territoriales, afin d’empêcher que ces pratiques perdurent.
Certains des changements qu’ils proposent, dont celui de l’annulation de la représentativité de certains de ces élus à la première Chambre, nécessiteraient même, de leur avis, des amendements constitutionnels.
Le quotidien annonce par ailleurs qu’en tout, une dizaine de parlementaires ont déjà été déchus de leur mandat, en application d’une décision de la Cour constitutionnelle, prise au cours de l’actuelle législature.
La Cour a également accepté la démission de deux autres élus de la Chambre des représentants, et un membre de la Chambre des conseillers s’est lui aussi retrouvé à être sanctionné par cette instance.
Assabah explique que sur l’ensemble des députés actuellement poursuivis par la justice, certains se sont retrouvés à subir une saisie sur leurs biens personnels, et d’autres se sont vus notifier une interdiction de quitter le territoire.
Ceux d’entre eux qui clament leur innocence invoquent le fait que les poursuites décidées à leur encontre ont été déclenchées suite à des plaintes qui ne seraient de leur avis motivées que par un désir de vengeance de la part de certains de leurs concurrents, voire de leurs ennemis politiques.