Nouakchott: quand ce splendide échec du 27ème Sommet arabe est attribué au Maroc

Le chef de la diplomatie marocaine, Salaheddine Mezouar, reçu à Nouakchott par le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz. Ici, lors d'une précédente rencontre.

Le chef de la diplomatie marocaine, Salaheddine Mezouar, reçu à Nouakchott par le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz. Ici, lors d'une précédente rencontre. . dr

Avant même que le bal du 27ème Sommet arabe ne soit ouvert, ce lundi 25 juillet, des voix se sont élevées à Nouakchott pour attribuer, par médias interposés, l’échec retentissant de cette grand-messe au Maroc. Eclairage.

Le 25/07/2016 à 18h17

«Chaque fois que les pays arabes tiennent un SOMMET, sache qu’ils sont plutôt au plus BAS !», affirme un dicton populaire en vogue dans le monde arabe. Nouakchott aurait pu simplement prendre exemple sur ce dicton, pour ne pas dire sur le Maroc, qui a eu l’habileté de décliner l’offre de l’organisation. Le bon sens veut que, face à l’absence d’enjeux, Nouakchott dise «non» à l’organisation de cette grand-messe.

Nouakchott, on le sait, n’aurait pas rêvé mieux pour s’offrir «l’honneur» d’abriter, pour la première fois sur son sol, ce Sommet. L’on sait aussi que le général Mohamed Ould Abdelaziz, arrivé au pouvoir en 2008 non par la voie des urnes mais par un putsch, a besoin de cette occasion pour se donner une «légitimité» aux yeux du peuple mauritanien frère, et surtout, faire avaler la pilule d’une nouvelle réforme constitutionnelle qui lui permettrait de rempiler pour un troisième mandat à la tête de l’Etat mauritanien. 

Or, abstraction faite du prestige personnel d’un président en rupture de ban, que pouvait bien tirer un peuple mauritanien appauvri de l’organisation de ce Sommet ?

A l’évidence, rien. A part, -et c’est triste-, cette Chouha de l’absence d’infrastructures dignes de ce nom pour accueillir leurs excellences les chefs d’Etat et de gouvernement arabes ! De quel «prestige» peut se prévaloir son excellence monsieur le président "Aziz" quand on sait qu’il n’a même pas doté Nouakchott, pour ne pas parler d’autres cantons branchés vraisemblablement à l’ère du Neandertal !-, d’un seul palais des congrès, sans compter les hôtels qui sont simplement inexistants !

Et dire que la «Khaïma» aménagée à Nouakchott pour les besoins de ce «Sommet» reflèterait «l’authenticité» du pays de Chenguit !

A propos, «Zahrat chenguit», site d'information mauritanien si tant est qu'il en existe, nous apprend que le Maroc n’a épargné aucun effort pour faire échouer le Sommet de Nouakchott ! Evoquant le faible niveau de représentation des Etats arabes à ce «Sommet», ou ce qui en a l’air, il a eu recours à la théorie fumeuse de la complotite en dressant un procès sans appel contre la diplomatie du royaume accusée d’avoir torpillé ledit «sommet» en dissuadant nombre de chefs d’Etat arabes de ne pas faire le voyage à Nouakchott.

Paraît-il, le génialissime site mauritanien n’a pas eu connaissance des explications aussi convaincantes que désarmantes fournies à la presse par la délégation libanaise qui, à l’instar de nombreuses autres délégations arabes, a préféré passer la nuit au Maroc et ne séjourner à Nouakchott que pour les séances plénières. Ne souriez pas, la délégation du pays des Cèdres a avancé l’argument du «manque d’hygiène» !

Pour l’absence de sécurité, le président égyptien, et néanmoins ancien numéro 1 de l’armée égyptienne, sait évidemment de quoi il parle. L'on comprendrait mieux pourquoi 14 autres dirigeants arabes, dont le roi d'Arabie saoudite Salman Ibn Abdelaziz et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, aient boudé le Sommet de Nouakchott.

Au secours !

Par Ziad Alami
Le 25/07/2016 à 18h17